Index à l'intention des néophytes

[Batoul]

Un Index assez exhaustif mais pas nécessairement complet pour autant, loin de là.
Il ne s'agit donc pas d'un topic découverte mais avant tout d'un outil pratique et durable à l'intention des néophytes (et des moins néophytes aussi d'ailleurs).

La synthèse s'articule ainsi:
Compositeur ( CO - PA )

CO = Son grand chef d'oeuvre ou tout du moins l'une de ses meilleures partitions; ce titre est toujours rangé dans le côté gauche de la parenthèse.
PA = L'une des partitions les plus accessibles pour découvrir le bonhomme en question, très mélodique, parfaite pour débuter en somme; ce titre est toujours rangé dans le côté droit de la parenthèse pour éviter toute confusion.

Parfois il arrive que je n'indique qu'un seul titre et là en revanche tout est possible (de l'accessible, du moins accessible, voir carrément de l'expérimental pur et dur), 2 cas de figure en l’occurrence:
- soit ce titre est tout à fait accessible et demeure par ailleurs une grande réussite du monsieur
- soit il est de toute façon illusoire d'espérer trouver un titre véritablement accessible dans la carrière du compositeur en question, tout bonnement.

Pour chaque section les compositeurs sont rangés par ordre alphabétique

De plus, il suffit parfois de cliquer sur un titre pour lancer un extrait et se faire une idée de la chose (la plupart trainaient de longue date sur mes ftp, j'en profite pour les recycler).





I. Compositeurs parmi les plus précieux que le cinéma ait engendré

- Jerry Goldsmith ( Legend/Alien - Papillon )
- Ennio Morricone ( Mission to Mars - Giù la Testa )
- Philippe Sarde ( La Guerre du Feu/Le Choix des Armes - Deux Hommes dans la Ville )
- Tôru Takemitsu ( Hanare Goze Horin - Izu no Odoriko/Dodesukaden )
- John Williams ( Close Encouters of the Third Kind - Hook )

Des artistes qui, dans leurs plus hautes oeuvres ont su manier les matériaux harmoniques les plus divers, les plus alambiqués et les plus audacieux, explorant tour à tour modalité plurielle, atonalité furieuse et couleurs en tous genres, là où cultiver le raffinement de la dissonance devient un véritable ressort esthétique, au même titre que ces nombreuses initiatives d'orchestration auxquelles ils eurent recours lorsqu'il eut s'agit de faire naître des mondes musicaux insolites. Des artistes au talent souvent protéiforme, explorant et ré-explorant l'histoire de la musique, s'appropriant tour à tour les langages anciens (baroques, classiques, romantiques) comme ils le firent avec les plus modernes et contemporains d'eux même; un grand éclectisme, qui les mena notamment à envisager de multiples métissages esthétiques, mariant le populaire au savant et passant du tonal à l'atonal.
Ceci bien sûr, sans jamais négliger leurs talents respectifs pour composer de la si belle mélodie de cinéma.





II. Les autres géants (dans bien des cas tout aussi majeurs que les 5 sus-cités)
Certains des suivants ne possèdent pas nécessairement la maîtrise technique vertigineuse d'un Pierre Jansen ou d'un Jean Prodromidès, encore que pour une bonne part d'entre eux ce soit tout de même le cas, ou pas loin,... mais de manière générale on retrouve, dans les oeuvres les plus ambitieuses de chacun, un vrai putain de niveau, que ce soit sur le plan de l'harmonie (du modal très avancé, de l'atonalité haut de gamme, des modulations virtuoses), ou bien sur le plan de l'orchestration (en particulier chez les compositeurs de l'âge d'or, qui, en leur temps, ne s'aventuraient pas encore si franchement dans les terres de l'harmonie la plus avancée, mais cultivaient d'autant plus leur savoir faire orchestral !), ceci au service d'un raffinement esthétique souvent fabuleux.

(après l'âge d'or)
- Yasushi Akutagawa ( Yatsuhaka-Mura - Kichiku )
- Gato Barbieri ( Ultimo Tango a Parigi )
- John Barry ( Dances with Wolves - The Black Hole )
- Michel Colombier ( Une Chambre en Ville - Les Onze Mille Verges )
- John Corigliano ( Altered States - Revolution )
- Vladimir Cosma ( Maldonne - La Septième Cible/Michel Strogoff )
- Carlo Crivelli ( Del Perduto Amore )
- Manuel de Sica ( Il Giardino dei Finzi Contini )
- Georges Delerue ( Quelque Part, Quelqu'un - Joe Versus the Volcano/Lancelot du Lac/Chère Louise )
- Edison Denisov ( Bezymyannaya Zvezda )
- Antoine Duhamel ( El Sueño del Mono Loco - Domicile Conjugal )
- Tan Dun ( Wo hu Cang Long )
- Don Ellis ( French Connection II )
- Jerry Fielding ( Scorpio )
- Giovanni Fusco ( Deserto Rosso - L'Avventura )
- Billy Goldenberg ( Duel - Columbo: Ransom for a Dead Man )
- Elliott Goldenthal ( Sphere - Interview with the Vampire )
- Sofia Gubaidulina ( Koshka, Kotoraya Gulyala sama po Sebe )
- André Hossein ( Shéhérazade )
- Pierre Jansen ( La Décade Prodigieuse/Le Boucher - Le Scandale )
- Maurice Jarre ( Die Fälschung - Crossed Swords )
- Antonio Carlos Jobim ( The Adventurers - Garota de Ipanema )
- Quincy Jones ( The Getaway - MacKenna's Gold )
- Giya Kancheli ( Den Gneva - Kin-Dza-Dza )
- Wojciech Kilar ( Dracula - Zabójstwo w Catamount )
- Michel Legrand ( Wuthering Heights - Les Parapluies de Cherbourg )
- Egisto Macchi ( Monsieur Klein )
- Toshiro Mayuzumi ( The Bible )
- Vyacheslav Ovchinnikov ( Andrei Rublyov - Ivanovo Detstvo )
- Astor Piazzolla ( Armaguedon - Cadaveri Eccelenti )
- Laurent Petitgirard ( Maigret )
- Piero Piccioni ( Uomini Contro - Travolti da un Insolito Destino nell'Azzurro Mare d'Agosto )
- Franco Piersanti ( Il Segreto del Bosco Vecchio - Il Commissario Montalbano )
- Jean Prodromidès ( Danton - Le Voyage en Ballon )
- Richard Rodney Bennett ( L'Imprécateur - Murder on the Orient Express )
- Leonard Rosenman ( Fantastic Voyage - The Lord of the Rings )
- Laurence Rosenthal ( The Island of Dr. Moreau - Clash of the Titans )
- Nino Rota ( Casanova - Death on the Nile/La Strada )
- Ryuichi Sakamoto ( Wuthering Heigths )
- Lalo Schifrin ( Hell in the Pacific - Tango/The Cincinnati Kid )
- Alfred Schnittke ( Agoniya - Prikljuchenija Travki )
- John Scott ( A Study in Terror )
- Stephen Sondheim ( Stavisky )
- Caetano Veloso ( Tieta do Agreste )
- Hans Werner Henze ( Eine Liebe von Swann/L'Amour à Mort/Die Verlorene Ehre der Katharina Blum - Der junge Törless )
- Rolf A. Wilhelm ( Tarabas - Und Ewig Singen die Wälder )



(durant l'âge d'or)
- Richard Addinsell ( Dangerous Moonlight )
- Georges Auric ( La Belle et la Bête - Dead of Night/Caesar & Cleopatra )
- James Bernard ( Nosferatu )
- Elmer Bernstein ( An American Werewolf in London - The Ten Commandments )
- Arthur Bliss ( Caesar & Cleopatra )
- Claude Bolling ( Le Magnifique - California Suite )
- George Bruns ( The Jungle Book )
- Aaron Copland ( Something Wild - The Red Pony )
- Brian Easdale ( The Red Shoes )
- Jean Françaix ( Si Versailles m'était Conté )
- Hugo Friedhofer ( Boy on a Dolphin )
- Franz Grothe ( Illusion - Verrat an Deutschland )
- Georg Haentzschel ( Robinson soll nicht Sterben - Münchausen )
- Fumio Hayasaka ( Rashomon )
- Bernard Herrmann ( Obsession - The Snows of Kilimanjaro )
- Arthur Honegger ( Les Misérables )
- Gottfried Huppertz ( Metropolis )
- Akira Ifukube ( The Mysterians 地球防衛軍 - Wanpaku Ôji no Orochi Taiji )
- Maurice Jaubert ( Le Jour se Lève - L'Atalante )
- Walter Jurmann ( Melodie der Liebe )
- Bronislau Kaper ( Mutiny on the Bounty )
- Aram Khachaturian ( The Battle of Stalingrad )
- Erich Wolfgang Korngold ( Between two Worlds - The Sea Hawk )
- Joseph Kosma ( Les Enfants du Paradis - Les Portes de la Nuit )
- Angelo Francesco Lavagnino ( L'Impero del Sole )
- Johnny Mandel ( The Sailor who fell from Grace with the Sea )
- Gil Mellé ( The Andromeda Strain )
- Paul Misraki ( La Minute de Vérité - La Main à couper )
- Angela Morley ( Captain Nemo and the Underwater City - The Slipper and the Rose )
- Alfred Newman ( The Robe - Wuthering Heights )
- Erik Nordgren ( Sommarnattens Leende )
- Alex North ( The Misfits - A Streetcar named Desire )
- Serguei Prokofiev ( Alexander Nevski )
- David Raksin ( The Bad and the Beautiful - Laura )
- Miklos Rozsa ( The Killers - Spellbound )
- Carlo Rustichelli ( I Giganti della Tessaglia )
- Masaru Satô ( Kokyô - Son of Godzilla )
- Frank Skinner ( Imitation of Life - Backstreet )
- Max Steiner ( King Kong - Four Wives )
- Dimitri Tiomkin ( The Thing from another World - The Fall of the Roman Empire )
- Ralph Vaughan Williams ( Scott of the Antarctic )
- Georges Van Parys ( Casque d'Or - Les Misérables/Madame de... )
- Heitor Villa-Lobos ( Forest of the Amazon )
- William Walton ( As you like it )
- Franz Waxman ( Rebecca/Demetrius and the Gladiators - Taras Bulba )
- Victor Young ( Around the World in 80 Days )





III. Compositeurs notables

- John Addison ( The Seven-per-Cent Solution - Sleuth )
- Harold Arlen ( A Star is Born )
- Arthur Benjamin ( The Man who Knews too much )
- Bruce Broughton ( Young Sherlock Holmes - The Rescuers down Under )
- Paul Buckmaster ( Twelve Monkeys )
- Dmitri Chostakovitch ( Hamlet - The Gadfly )
- Alessandro Cicognini ( Stazione Termini )
- Don Davis ( Matrix )
- Pino Donaggio ( Un Delitto poco Comune - Dressed to Kill )
- Hans Erdmann ( Nosferatu, eine Symphonie des Grauens )
- Luboš Fišer ( Valerie a Týden Divù )
- Robert Folk ( The Planets - The Neverending Story II )
- Osvaldo Golijov ( Youth without Youth )
- Alain Goraguer ( La Planète Sauvage )
- Leigh Harline ( Snow White )
- James Horner ( Brainstorm - The Land Before Time )
- Alberto Iglesias ( Volver )
- Michael Kamen ( The Adventures of Baron Münchausen - Robin Hood: Prince of Thieves )
- Waldemar Kazanecki ( Noce i Dnie )
- Yuji Koseki ( Mothra )
- Olivier Lliboutry ( Marie de Nazareth )
- Maciej Malecki ( Szalentwo Majki Skowron )
- Henry Mancini ( Wait until Dark - The Adventures of Great Mouse Detective )
- Roland Manuel ( Remorques )
- Jean Marion ( Le Miracle des Loups )
- Mario Nascimbene ( La Storia di San Michele )
- Bruno Nicolai ( Défense de Savoir - Justine )
- Jean-Claude Petit ( Deux - Le Hussard sur le Toit )
- Edward Plumb ( Bambi )
- François Rauber ( Tintin et le Temple du Soleil )
- Richard Rodgers ( The Sound of Music )
- Karl-Heinz Schäfer ( Polar - Extérieur Nuit )
- Richard & Robert Sherman ( The Slipper and the Rose - Mary Poppins )
- David Shire ( All the President's Men - The Conversation )
- Howard Shore ( The Brood - Ed Wood )
- Michael Small ( Marathon Man )
- Frédéric Talgorn ( Heavy Metal 2000 - Astérix aux Jeux Olympiques )
- Oliver Wallace ( Alice in Wonderland )





IV. De bons compositeurs, parfois même brillants (en certaines occasions)

- Pierre Adenot ( Sapajou contre Sapajou )
- Luis Bacalov ( Il Grande Duello - Assassination Tango )
- Ludovic Bource ( The Artist )
- Gérard Calvi ( Les 12 Travaux d'Astérix )
- Stelvio Cipriani
- René Cloërec ( Sylvie et le Fantôme )
- Carlos d'Alessio ( Delicatessen )
- Danny Elfman ( A Simple Plan - Batman Returns )
- Georges Garvarentz ( Le Rat d'Amérique )
- Kentaro Haneda ( Cobra )
- Joe Hisaishi ( Ponyo - Mononoke Hime: Symphonic Suite )
- Senji Itô ( Bakushu )
- Zhao Jiping ( Ba Wang Bie Ji )
- Trevor Jones ( Dark Crystal )
- Shunsuke Kikuchi ( Babel - Dragon Ball )
- Jurgen Knieper ( Der Himmel über Berlin - Der Amerikanische Freund )
- Krysztof Komeda ( Rosmemary's Baby)
- Krishna Levy ( Je suis un Assassin - 8 Femmes )
- Jacques Loussier ( Foncouverte )
- Michel Magne ( Don Juan 70 - Angélique, Marquise des Anges )
- Alan Menken ( Beauty and the Beast )
- Nicola Piovani ( La Voce della Luna - La Vita è Bella )
- Basil Poledouris ( Les Misérables - Conan the Barbarian )
- Philippe Rombi ( Sous le Sable - Angel )
- Ichiro Saitô ( Munekat Shimai )
- Kojun Saitô ( Akibiyori )
- Carlo Savina ( Simon Bolivar )
- Alan Silvestri ( Who framed Roger Rabbit )
- Karel Svoboda ( Tři Oříšky pro Popelku )
- Mikis Theodorakis ( Ilektra )
- Rogier van Otterloo ( Soldaat van Oranje )
- Shirley Walker ( Batman: Mask of Phantasm )
- Stomu Yamashta ( Tempest )
- Gabriel Yared ( Les 1001 Nuits - La Lune dans le Caniveau )
- Christopher Young ( Hellbound )





V. Compositeurs plus humbles dans leurs moyens
Des musiciens qui, souvent, usent un peu trop de paresses et de facilités sur le plan de l'harmonie notamment (l'influence du courant minimaliste n'y étant pas étrangère),.. même s'il leur arrive de surprendre de temps à autres, pour certains d'entre eux tout du moins !

- David Arnold ( Stargate )
- Angelo Badalamenti ( La Cité des Enfants Perdus )
- Les Baxter ( Bora Bora )
- Marco Beltrami ( Soul Surfer )
- Carla Bley ( Mortelle Randonnée )
- Martin Böttcher ( Kara Ben Nemsi Effendi )
- Laurent Boutonnat ( Giorgino )
- Carter Burwell ( Conspiracy Theory )
- Jean Constantin ( Les 400 Coups )
- Bill Conti (Murderers among us)
- Bruno Coulais ( Microcosmos - Les Choristes )
- François de Roubaix ( Le Samouraï - L'Étalon )
- John Debney ( Cutthroat Island )
- Éric Demarsan ( L'Armée des Ombres )
- Alexandre Desplat ( Les Milles, le Train de la Liberté )
- Patrick Doyle ( Little Princess )
- Serge Franklin ( L'Enfant des Loups - Le Grand Pardon )
- Michael Giacchino ( John Carter from Mars - The Incredibles)
- Shinichiro Ikebe ( Kagemusha )
- Francis Lai ( Emmanuelle 2 )
- Raymond Lefèbvre ( Jo )
- Francis Lemarque ( Terrain Vague )
- Dario Marianelli ( Brothers Grimm )
- Randy Newman ( Monsters inc. )
- Thomas Newman ( Wall-E )
- James Newton-Howard ( Waterworld )
- Zbigniew Preisner ( La Double Vie de Véronique )
- Peter Thomas ( Der Zinker )
- Armando Trovajoli ( C'eravamo tanto Amati )
- Shigeru Umebayashi ( 2046 - In the Mood for Love )
- Reinhardt Wagner ( Mortel Transfert - La Crime )
- Jean Yatove ( Jour de Fête )





VI. Les compositeurs les plus minimalistes de vocation
Usant quasiment exclusivement, pour une bonne part d'entre eux en tous cas, d'accords et harmonies basés sur le paradigme minimaliste et la vague néo-baroque (accords parfaits, notamment arpégés, harmonies et modulations simplifiées, etc,...).

- Armand Amar ( La Jeune Fille et les Loups )
- Edward Artemiev ( Utomlyonnye Solntsem )
- Alexandre Azaria
- Richard Band
- Terence Blanchard ( The 25th Hour )
- Goran Bregovic ( Arizona Dream )
- Jon Brion ( Punch Drunk Love )
- Walter Carlos ( Tron )
- Guido & Maurizio de Angelis
- Randy Edelman ( Dragon's Heart )
- Philip Glass ( Naqoyqatsi )
- Nick Glennie-Smith ( The Man in the Iron Mask )
- Harry Gregson-Williams ( Sinbad, Legend of the Seven Seas )
- Éric Levy ( Les Visiteurs )
- Giorgo Moroder
- Sergueï Nikitin
- John Powell ( Paycheck )
- Aleksei Rybnikov ( Vam i ne Snilos... )
- Gustavo Santaolalla ( Babel )
- Éric Serra ( Arthur et les Minimoys )
- Mikael Tariverdiyev ( Propavshaya Ekspeditsiya )
- Yann Tiersen ( Amélie Poulain )
- Vangelis ( Lune de Fiel - 1492, Conquest of Paradise )
- Hans Zimmer ( Two Deaths - The Lion King )

[Batoul]

Comme j'ai pu remarquer récemment que cette section restait encore relativement timide sur le sujet des musiques de cinéma (la plupart des topics créés sont à propos des films, mais relativement peu des musiques), j'ai eu l'idée de créer cet index qui pourra sans doute servir à des usages divers, notamment celui de pense-bête, ou de guide express.

Je me disais du coup, que si l'un des modérateurs pouvait transformer ce sujet en post-it/annonce, de sorte qu'il reste trôner en haut de la rubrique cinéma (comme tout index quoi), ce serait cool.


À l'occasion, dans les mois qui viennent je ferais peut-être la même chose pour les compositeurs de musique populaire.

[Clément]

Ah Batoul, toujours aussi minutieux quand il s'agit de créer des topics de plus de 2 mètres !

Merci pour cet investissement, je le mets en effet en annonce.

Par contre je remonte Alexandre Desplat de 2 ou 3 catégories ^^

[Olivier]

Un index qui classe les compositeurs par "catégorie de talent" comme un guide de la vérité absolue ? Hum...
Cela dit je vais surement découvrir des choses biens et ça a du te demander du temps, donc merci quand même pour cette initiative.

[Batoul]

En réalité ce n'est pas tant un classement selon le talent, mais surtout un recensement faisant état de la mesure des ambitions esthétiques, de l'éclectisme et du savoir faire technique de chacun (sur la base de ce que l'on sait de l'harmonie et l'orchestration: tout ça reste plus ou moins quantifiable). Et puis c'est davantage une compilation d'informations express à visée surtout pratique, compilation certes incomplète et perfectible mais que j'ai essayé de rendre la plus large.
Après je ne te cache pas qu'il y a certains compositeurs au sujet desquels je me suis demandé, sur la base de ce que l'on sait de lui et de ce qu'il a produit, je l'évoque où celui là,.. sans pour autant me trouver satisfait de là où il est rangé. Mais ce n'est pas vraiment ça l'important, car par exemple Lalo Schifrin, Jean Prodromidès, Franco Piersanti, Toshiro Mayuzumi et Leonard Rosenman pourraient tout aussi bien faire l'affaire à la place de ceux que j'ai évoqué au début du message, et ce ne sont pas les seuls... Les choses ne sont pas aussi rigides et binaires, c'est simplement le principe du résumé-condensé qui pousse à les formuler sans toutes leurs nuances. (et c'est toute la difficulté de l'exercice)

[Damien]

Je ne vois pas Christopher Young ou Don Davis dans la liste !

[Batoul]

Ha tiens oui, c'est juste. Pourtant je croyais les avoir référencé. Pour l'un j'ai dû confondre avec Victor Young, qui lui était déjà présent. Pour l'autre en revanche j'ai du le perdre en cours de route.
Bon bah je les rajoute.

[Denys]

Je ne vais pas commencer à discuter de ces catégories, parce que je ne pense pas que tu cherches le débat à ce sujet, mais je suis quand même étonné que tu ne places pas Desplat un peu plus haut. Sa science musicale ne fait aucun doute, mais au-delà de ça, je pense qu'il y a dans sa musique des trouvailles sonores, des surprises musicales, du génie mélodique, de la beauté simple, etc. qui ont vraiment de quoi le placer parmi les grands noms de la musique de film. Enfin, comme ta liste n'est presque faite que de noms importants, comme tu le dis, je ne m'offusque pas particulièrement !

Personnellement, j'ai beaucoup de respect pour Ryuichi Sakamoto et je vais jusqu'à dire qu'il est le musicien le plus complet et le précieux de notre époque. Expliquer pourquoi je pense ça prendrait trop de temps maintenant, j'y reviendrai !

[Batoul]

Tout comme toi j'ai également une énorme admiration pour ce qu'il y a de meilleur dans l'oeuvre de Sakamoto (car comme chez beaucoup de grands artistes, il y a également pas mal de choses sacrément ratées parfois).
Mais si l'on sort du cadre des seuls compositeurs de cinéma, il a tout de même une concurrence démentielle le bougre: rien que chez des compositeurs qui, tout comme lui, ont aujourd'hui la soixantaine, on retrouve pas moins que des génies aussi iconoclastes qu'Egberto Gismonti, Philippe Sarde ou Arrigo Barnabé qui sont même encore plus éclectiques que lui, ont vraiment tout fait, et ont métissé comme des fous des tas et des tas d'esthétiques tout au cours de leur carrière, en allant souvent encore bien plus loin que Sakamoto sur le plan de l'harmonie et des recherches de timbre.
Sans même compter d'autres cadors comme Edu Lobo et consort (Lobo aussi a la soixantaine d'ailleurs). Ça en fait du monde, et ceci rien que chez les soixantenaires ! Parce qu'on peut aussi aller chercher les papys de 75-80 ans genre Schifrin ou Legrand qui ont également épousé toutes les casquettes du métier de compositeur (musique de concert, musique populaire, musique de cinéma, et même musique de jeu vidéo !)...



Concernant Desplat, à mon avis il a tout de même commis l'erreur de se laisser phagocyter par l'influence des esthétiques minimalistes et tout ce que ça implique sur le plan des formules harmoniques notamment. Et contrairement à des gens comme Menken, Piovani, ou Elfman, qui ont grosso-modo le même problème que lui, Desplat n'a pas compensé cette lacune en bourrant à ras-bord ses partitions de tubes, de grands thèmes, et de mélodies en tous genres. D'ailleurs depuis plusieurs années Elfman ne le fait plus non plus et du coup ses partitions sont de moins en moins intéressantes.
Ceci dit y a des choses parfois très bien chez Desplat (surtout celui des débuts, comme sur "Les Milles"), ça manque juste un peu d'ambition, de couleurs... et de constance.

[Batoul]

J'ajoute tout de même que l'intérêt, l'objectif et la bonne intention sous-jacente de la démarche reste simplement de rendre visible au quidam l'existence de compositeurs tout à fait majeurs et essentiels mais qu'on ne croise pourtant que rarement, pour certains en tous cas, au générique des films massivement diffusés ou rediffusés de nos jours. En somme offrir à tout le monde les commodités de la visibilité acquise lorsque l'on a un peu exploré ce répertoire touffu et labyrinthique, débroussailler un peu tout ça.

Car en fin de compte il n'y a aucune raison qu'un individu lambda soit quelque peu "contraint" de débuter sa découverte par des noms qui reviennent souvent dans les films que veut bien lui diffuser la télévision, mais qui ne sont pas toujours nécessairement les meilleurs musiciens, ou en tous cas pas les seuls à être les meilleurs. Il existe chez presque tous les compositeurs les plus majeurs, y compris chez les moins médiatisés, nombre de compositions tout à fait accessibles et mélodiques qui représentent une aussi bonne porte d'entrée, idéale, et souvent meilleure même, pour le monde de la musique de cinéma.

[sepsten]

Que de découvertes en perspective ! *w* Merci beaucoup pour cette précieuse ressource. <3

[-Toan-]

C'est un peu tard, mais merci beaucoup pour cet index Batoul !
J'ai commencé à étudier la musique de films auquel je ne connaissais pas grand chose et auquel j'avais beaucoup de préjugés ("toujours la même chose", "toujours le son à la Hans Zimmer", ouh, la honte quand j'y repense). Ton index m'a et m'aide beaucoup !
En revanche serait-il possible d'indiquer des dates, même un peu approximative pour ce que tu appelles "l'âge d'or" ? D'ailleurs, classes-tu les compositeurs en fonctions de leurs styles plus qu'en fonction de leurs périodes ? Ou alors inclus-tu les années 50 dans "l'âge d'or" (John Williams par exemple) ? A moins que tu ne prennes pas en compte le "silver age"... 'Fin bref, c'est juste histoire de s'y repérer mais franchement, encore merci !

[Batoul]

Salut l'ami.
Pour te répondre l'âge d'or s'étend communément des années 30 jusqu'au début des années 60 (mais on y rassemble également les partitions du cinéma muet des années 10 et 20 en vérité) .
Les compositeurs ayant émergé dans les années 60-70 (les Williams, Schifrin, Sarde, Takemitsu, Goldsmith, Legrand, Morricone et compagnie) quant à eux font déjà partie de la génération suivante. Ça se traduit d'ailleurs par une certaine cassure esthétique, une volonté chez ceux-là d'expérimenter et d'explorer plus avant les mondes harmoniques et esthétiques que leurs aînés (ayant posé les bases) avaient laissé en friche,... ou en tous cas avaient encore assez peu abordé (bien qu'il y ait déjà eu néanmoins quelques vraies initiatives en ce sens et ce dès les années 40-50).


Pour autant bien des compositeurs de l'âge d'or sont décédés à la fin des années 70 ou au début des années 80 (les Herrmann, Auric, Rozsa,...), voir bien plus tard encore (Misraki, North,...), et ont tout de même continué à écrire des partitions de cinéma, et pas des moindres, jusque très tard dans leur vie.



En ce qui concerne l'index des compositeurs ce n'est pas tant le style qui fait office de critère (et encore moins l'époque: dans les parties III, IV, V et VI, tu trouves d'ailleurs confondus des compositeurs de tous les âges) ...
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire il s'agit là plutôt d'un recensement faisant état de la mesure des ambitions esthétiques, de l'éclectisme et du savoir faire technique de chacun (sur la base de ce que l'on sait de l'harmonie et l'orchestration),... ceci rapporté bien sûr au contexte de l'époque durant laquelle ils ont officié (on ne va pas demander à un compositeur du cinéma des années 20 une partition sérielle ou spectrale ; chez eux c'est plutôt le perfectionnisme incroyable de leurs orchestrations, à la Strauss ou à la Dukas, qu'il faut aller rechercher,.. entre-autres !).


En tous cas je lis dans ton profil que tu étudies les métiers de la musique et du son,... C'est dans ce cadre là que tu as été amené à t'intéresser aux partitions du cinéma ?

[-Toan-]

En tous cas je lis dans ton profil que tu étudies les métiers de la musique et du son,... C'est dans ce cadre là que tu as été amené à t'intéresser aux partitions du cinéma ?

Exactement ! J'ai eu ce semestre des cours de "Son et cinéma" avec un certain Philippe d’Aram, un des compositeurs de l'UCMF. C'était assez sommaire, comme souvent avec la fac, on te donne pleins de pistes et c'est à toi d'approfondir un peu. Néanmoins, cela s'est révélé très enrichissant, on regardait pleins de reportages (et on avait aussi des places à très petits prix pour la salle Pleyel, mais ça c'est autre chose ), et comme je le disais, ça m'a permis de découvrir pas mal de choses ! Max Steiner a directement été un coup de coeur, et a rehaussé mon intérêt pour cette musique dont un Hans Zimmer me paraissait être le standard a aimer pour s'initier à cette musique (en fait, non, heureusement). Bon, après, je connaissais quand même quelques compositeurs ayant oeuvré dans cet art, mais ce n'était pas forcément pour leurs musiques de films que je les admirais, je pense à Sakamoto, par exemple, découvert via un reportage sur Arte, certes, mais dont c'est surtout Thousand Knives que j'adore dans sa discographie, tout comme à Lalo Schifrin, que j'aimais surtout pour le titre The Wave de l'album Insensatez...

Enfin bref, après un des premiers cours, j'ai filé illico presto voir ton index pour y écouter tout ce qui y est indiqué, même pas par acquit de conscience, mais juste pour le plaisir. J''ignorais Ennio Morricone capable d'oeuvres aussi spectaculaire que Mission to Mars, à côté de ses scores westerns pour Sergio Leone (Le Bon la Brute et le Truand entre autres) par exemple. Et en fait, François de Roubaix, c'était le compositeur du générique de Chapi Chapo qu'écoutait ma mère arf.

Dans l'immédiat maintenant, faudrait que je me procure un tas de films pour que les BO prennent toutes leurs ampleurs (notamment et surtout celles de Bernard Herrmann). D'ailleurs, tiens, ça me fait penser à un film dont je ne me souviens plus le nom et dont la musique paraissait vraiment superbe ! Une des scènes les plus connus, je crois, c'était une partie d'échec entre un homme, genre homme d'affaire, et une nana bien roulée.
Cette scène est assez connu pour l'élaboration de sa musique, qui est très subtil dans mes souvenirs, d'ailleurs je crois que le compositeur était français... Enfin, si ça te dis quelque chose, n'hésite pas, ça serait super cool !

[Batoul]

Exactement ! J'ai eu ce semestre des cours de "Son et cinéma" avec un certain Philippe d’Aram, un des compositeurs de l'UCMF. C'était assez sommaire, comme souvent avec la fac, on te donne pleins de pistes et c'est à toi d'approfondir un peu. Néanmoins, cela s'est révélé très enrichissant, on regardait pleins de reportages, et comme je le disais, ça m'a permis de découvrir pas mal de choses !

C'est mine de rien l'un des aspects véritablement bénéfiques de certains enseignements spécialisés: on ne peut pas leur retirer ce mérite là d'initier les gens à des patrimoines vers lesquels ils ne se seraient pas tourné naturellement.
Sur Squaremusic par exemple (dans mon souvenir en tous cas) je crois bien qu'un Denys ne se serait jamais à ce point intéressé à l'histoire de la musique s'il n'était pas passé en classe de musicologie... Et ça aurait quand même été triste pour lui de rater les merveilles que l'on peut trouver chez Debussy, Messiaen, Scriabin, Ravel, Lutoslawski et des tas d'autres.

Max Steiner a directement été un coup de coeur, et a rehaussé mon intérêt pour cette musique dont un Hans Zimmer me paraissait être le standard a aimer pour s'initier à cette musique (en fait, non, heureusement).

En vérité, c'est même plutôt tout l'inverse: je veux dire par là que 99,9% de ce patrimoine musical, recouvrant pas moins d'un siècle d'histoire du cinéma désormais, n'a en fait quasiment rien à voir avec les standards de Hans Zimmer.
Pour s'initier à la musique de cinéma et bien prendre la mesure de ce qu'ont à offrir ses meilleures oeuvres, la haute technicité de leur langage, leurs ambitions formelles et esthétiques c'est plutôt des héritages aussi divers que ceux de Stravinsky, Varèse, Debussy, R.Strauss, Bartok, Dukas, Gershwin, Rimsky, Schoenberg, Messiaen, Penderecki, etc, voir même Boulez ou Stockhausen qu'il faut avoir appréhendé au préalable,... Et bien sûr être assez intéressé par les métissages esthétiques en tous genres (associant le savant au populaire, le tonal et l'atonal etc,...) !

je pense à Sakamoto, par exemple, découvert via un reportage sur Arte, certes, mais dont c'est surtout Thousand Knives que j'adore dans sa discographie, tout comme à Lalo Schifrin, que j'aimais surtout pour le titre The Wave de l'album Insensatez...

Chez Sakamoto des partitions comme Wuthering Heights, The Last Emperor, Femme Fatale et d'autres encore sont tout de même de sacrés joyaux à mon sens.
Quant à Schifrin il a écrit tant de chefs d'oeuvre pour le cinéma, des oeuvres à l'écriture virtuose, fleurtant sans cesse avec l'expérimentalité, ou s'engouffrant dedans sans concessions: Les Félins (l'écriture modale d'un Messiaen y rencontre le jazz le plus raffiné dans un cocktail chaud-bouillant), THX 1138, Hell in the Pacific et tant d'autres encore ! Mais c'est vrai que ce compositeur touche-à-tout a aussi écrit des musiques assez fameuses pour le disque (There's a whole Lalo Schifrin goin on en tête !) ou pour le concert (sa symphonie Lili'Uokalani).

J'ignorais Ennio Morricone capable d'oeuvres aussi spectaculaire que Mission to Mars, à côté de ses scores westerns pour Sergio Leone (Le Bon la Brute et le Truand entre autres) par exemple.

En réalité,ses meilleures musiques, les plus riches en tous cas, Morricone ne les a pas écrit pour des westerns, mais pour bien d'autres genres où il a pu laisser s'exprimer son ambition des musiques d'avant-garde notamment (ses musiques atonales pour les giallos, les films surréalistes et fantastiques, certaines fresques historiques, ses oeuvres de concert comme le Concerto pour Orgue etc,...). Mission to Mars a ceci de fameux qu'elle se trouve à la croisée des chemins, conciliant son goût pour une certaine modernité à ce grand talent qu'il a pour l'expression lyrique (dans un genre assez voisin il y a Secret of the Sahara aussi, un autre grand chef d'oeuvre de sa carrière !)
À mon sens d'ailleurs, la meilleure partition de western qu'a pu composer Morricone, c'est U-Turn où il revient, avec trente ans de recul sur l'un de ses genres de prédilection (dans l'inconscient collectif tout du moins), pour y délivrer un bijou d'ironie tout en dissonances et en timbres curieux: son western de la maturité.

D'ailleurs, tiens, ça me fait penser à un film dont je ne me souviens plus le nom et dont la musique paraissait vraiment superbe ! Une des scènes les plus connus, je crois, c'était une partie d'échec entre un homme, genre homme d'affaire, et une nana bien roulée.
Cette scène est assez connue pour l'élaboration de sa musique, qui est très subtile dans mes souvenirs, d'ailleurs je crois que le compositeur était français... Enfin, si ça te dis quelque chose, n'hésite pas, ça serait super cool !

The Thomas Crown Affair (la version originale, celle de 1968 avec Faye Dunaway et Steve McQueen) est en effet l'une des nombreuses partitions incontournables de Michel Legrand (immense artiste ! sans mauvais jeu de mot ), du jazz modal hyper raffiné, très inspiré par l'impressionnisme français (comme bien souvent chez ce compositeur),... Un standard assurément.

Dans l'immédiat maintenant, faudrait que je me procure un tas de films pour que les BO prennent toutes leurs ampleurs.

Cela dit, concernant le cinéma il faut se méfier de ça. Il n'est pas rare que des partitions magnifiques ou très ambitieuses aient été composées pour des films médiocres (ou tout simplement moyens),... pas rare du tout en fait !
Du coup il n'est pas toujours conseillé de voir les films en question, loin de là !
Bien sûr des bons films avec de bonnes musiques, il en existe aussi énormément (encore heureux !), tout comme de bons films avec de mauvaises musiques d'ailleurs...
C'est simplement qu'il ne faut pas trop se fier à la qualité d'un film pour juger de sa partition, ce sont vraiment deux choses très distinctes.
Dans pas mal de cas mieux vaut s'arrêter aux qualités d'écriture propres à certaines partitions (leurs harmonies élaborées ou leurs orchestrations soignées, etc,...) plutôt que de pousser le vice à regarder le film parfois décevant qu'elle illustre !


En tous cas pour ce qui concerne tes recherches et découvertes au pays du cinéma et sa musique n'hésite surtout pas à venir m'interpeller. D'ailleurs sur Squaremusic il y a quelques années, j'avais rédigé des présentations de compositeurs avec extraits à la clé (Sarde, Williams, Jarre, et d'autres), mais les liens ne doivent plus être tous valides, ceci dû à des ftp qui ont été renommés,... peut être que je les posterai ici, dans la section cinéma du forum, après une grosse remise à jour des dites présentations si ça t'intéresse (ou bien alors en mp si ça te chante).