Xenoblade Original Soundtrack

Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Unfinished Battle, Gaur Plains, Field of the Machinae

Le programme de la bande originale de Xenoblade est extrêmement alléchant : il mélange des valeurs sûres de la musique de RPG et des talents méconnus heureux de pouvoir enfin s’exprimer sur un projet majeur. Mais il faut bien le courage de se lancer dans cette très longue écoute, les 4 CD étant organisés de manière peu enrichissante. En effet, les deux premiers disques comprennent les pistes des cinématiques, les deux derniers celles d’exploration et de combat. Cela provoque un déséquilibre, la plupart des thèmes pour les cinématiques étant discrets pour ne pas dire ennuyeux, alors que la partie gameplay est bien plus riche et variée. Mais cela est uniquement un problème de forme, car l’ensemble n’en reste pas moins sympathique et les grands moments sont assez fréquents. Naturellement, Yôko Shimomura contemple ses collaborateurs du haut de son excellence et offre une prestation courte mais autant touchante (le thème principal, celui de fin) qu’énergique (« Unfinished Battle », exceptionnelle). A cela s’ajoute la très jolie chanson de fin de Mitsuda, « Beyond the Sky » à la progression enthousiasmante.

Le cœur de la bande originale a été composé par Manami Kiyota et ACE+ et, même en s’y mettant à quatre, on ne peut pas échapper aux passages à vide. Ainsi, sur les deux premiers CD, les ambiances de Kiyota sont bien fades malgré de belles tentatives (notamment « Looks » et son surprenant mélange de cordes et de chœurs). Il faut attendre les deux derniers CD pour la sentir enfin inspirée, proche de ses propres goûts musicaux, notamment dans les versions nocturnes magiques de certaines pistes d’exploration. Celui de Sator est de loin le plus émouvant, la compositrice y renouant avec son style solo si particulier. Malgré sa prestation scolaire dans l’ensemble, Kiyota réussit à surprendre avec le rock mystique de « Xanthe ». Le trio ACE+ fournit une prestation bien plus spectaculaire, avec des rythmes forts et des guitares électriques à volonté, mais il ne réussit pas toujours à rester captivant. Il n’en reste pas moins des morceaux très inventifs, comme « Field of the Machinae », ou des mélodies remarquables, comme celle qui s’invite tardivement dans « One Who Gets in Our Way ». Et, bien sûr, il y a « Gaur Plains ». Celle-là est d’un autre niveau. En fait, en l’écoutant, je me demande si la musique de jeu vidéo a déjà connu pareil appel à l’aventure. Il est fort possible que non.

Appréciation : Bon

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Critique de Julien

Pistes coup de cœur :
Main Theme – Gaur Plains – Sator, Phosphorescent Land / Night

Dirigée d’une main de fer par le réalisateur Tetsuya Takahashi, la bande originale de Xenoblade jongle avec une cohérence étonnante entre les styles de compositeurs vétérans et de nouveaux venus. Sur de nombreux fronts en 2010, la courte présence de Yôko Shimomura sur Xenoblade se fait pourtant remarquer par sa prestance. Un aspect que partagent l’émouvant « Main Theme » et la tonitruante « Unfinished Battle », tous deux dotés d’une montée en puissance chavirante. Cette qualité musicale est égalée avec brio par le trio d’ACE+, qui, après un travail fantastique pour Emil Chronicle Online, continue de faire découvrir son talent. Impossible de rester de marbre face à l’incroyable « Gaur Plains », véritable appel à l’aventure auquel aucun auditeur ne pourrait résister. Globalement très énergique, leur travail recèle aussi quelques moments nettement plus poignants comme le prouve la superbe « Parting, and… », qui confirme la diversité dont sont capables CHiCO et ses deux acolytes.

Particulièrement heureux de voir Manami Kiyota composer pour un jeu vidéo, je dois bien dire que ma petite favorite ne m’a pas déçu ! Bien sûr, ses pistes purement ambiantes ne présentent qu’un intérêt limité en dehors du jeu. Mais lorsque la compositrice fait en sorte de plonger son auditeur dans des ambiances évasives ou touchantes, ses mélodies et son talent font mouche à chaque fois. Des pistes comme « Memories » ou « Sator, Phosphorescent Land / Night » ne me feront pas mentir ! J’espère de tout cœur que sa prestation réussie et variée saura interpeller d’autres réalisateurs de jeux vidéo ! Quant à l’unique prestation de Yasunori Mitsuda, « Beyond the Sky » remplit son contrat avec moins d’excellence que les deux inoubliables chansons de Xenosaga Episode 1 tout en restant très agréable. La voix douce et gracieuse de la chanteuse Sarah Àlainn y est d’ailleurs pour beaucoup. Regorgeant de qualités, cette bande originale n’a pas à rougir devant celles des autres épisodes estampillés Xeno, avec lesquelles elle n’a finalement que peu de choses en commun.

Appréciation : Très bon

Radiant Historia Original Soundtrack

Radiant Historia Original Soundtrack

Radiant Historia marque la première collaboration entre Atlus et Yôko Shimomura, une collaboration qui a donné l’occasion à la compositrice de s’adonner à l’un de ses exercices préférés : écrire des musiques pour un RPG de style fantasy traditionnel. De plus, comme il s’agit d’un jeu totalement nouveau, elle a pu travailler sans vraies contraintes. À partir de la thématique du voyage dans le temps qui est au centre de l’histoire du jeu, Shimomura a imaginé à quel point ce type de voyage pouvait être mystérieux, voire inquiétant, et a de ce fait orienté sa bande originale vers une ambiance triste. On reconnaît sans peine son style orchestral habituel, ici uniquement synthétique. Il est agrémenté de quelques touches exotiques à base de guitare ou de flûte, mais aussi de quelques morceaux d’ambiance plus surprenantes, notamment avec la présence de piano. Du côté des thèmes de combat, la compositrice a voulu les rendre assez distinctifs en les renforçant avec des instruments notables, tels que le violon dans « The Edge of Green » ou l’orgue dans « The Red Locus ».

Yôko Shimomura a elle-même proposé aux développeurs d’ajouter une chanson thème dans leur jeu. Intitulée « -HISTORIA-« , elle est interprétée dans un style entraînant par Haruka Shimotsuki. Les deux femmes se sont rencontrées quelques années plus tôt, lors de la production de l’album murmur de la chanteuse Chata, sur lequel Shimotsuki s’occupait des chœurs. Même si cela remontait à un certain temps, Shimomura a tout de suite pensé à elle pour Radiant Historia.

Critique, par Olivier

Après une grande forme sur Birth by Sleep et Last Ranker, Yôko Shimomura s’est de nouveau vue confier les musiques d’un RPG sur console portable. Si le travail est encore une fois de qualité, il est cependant loin d’être aussi enthousiasmant que celui produit pour les deux jeux précédemment cités. L’univers musical de Radiant Historia est assez magique, et combine le côté aventureux et mystérieux de celui de Legend of Mana avec la malice de celui de Kingdom Hearts. Et exit l’orchestre et les instruments acoustiques de Last Ranker : on retourne aux sonorités orchestrales synthétiques habituelles de Shimomura. On obtient donc de jolies musiques, mais qui donnent tout de même une impression de déjà-entendu, notamment les thèmes de combats, dans lesquels la compositrice nous ressort encore sa rythmique typique et son instrumentation habituelle, à savoir piano, violon, orgue, cuivres. Quand j’entends « The Edge of Green » – dont le violon fou est tout de même un véritable plaisir -, j’ai immédiatement des images de combats à coups de keyblade qui me viennent en tête …

Au niveau des rares surprises, on peut noter « The Melody Connecting the World », une réminiscence du thème ambiant et planant de la carte de Legend of Mana, et l’efficace chanson de fin, à la fois entrainante et un poil nostalgique. Au final, je n’ai pas grand-chose à reprocher à cette OST, si ce n’est que comme pour celle de Heroes of Mana il y a quelques années, Shimomura donne l’impression d’avoir enclenché le mode automatique. Mais bon, du Shimomura en mode automatique, ça reste quand même de la bonne musique.

Avis : Bon

Coups de cœur :

  • The Edge of Green
  • The Melody Connecting the World
  • HISTORIA

Bande originale de Radiant Historia sur DS.

Date de sortie : 15 décembre 2010
Prix : 3150 yens
Référence : KDSD-00408 (publié par TEAM Entertainment)
Composition : Yôko Shimomura

Interprétation : Haruka Shimotsuki

The 3rd Birthday Original Soundtrack

Critique de Julien

Pistes coup de cœur :
Dive into Myself – Escape from UB – Brea the Brave

Les bandes originales de la série Parasite Eve se sont toujours inscrites dans un registre très ambiant. Tout en marchant dans les pas de ses aînés, la partition de The 3rd Birthday profite d’une véritable bouffée d’air grâce au style électro-contemplatif de Mitsuto Suzuki. Fidèle à lui-même, son style évasif et lumineux fait mouche à chaque fois et transporte dans des atmosphères tantôt rêveuses avec des pistes comme « Girl in the Dream », tantôt angoissantes, comme le prouvent « Immortality of Time » ou « Wait for the Combustion ». Pour notre plus grand plaisir, le jeune compositeur se montre prolifique et n’hésite pas à élargir son répertoire en réalisant des pistes frénétiques comme la nerveuse « Human seeker -Battle Side- » ou la déroutante « Terminus Zero » et son violon complètement dingue. Plus discret, Sekito signe tout de même quelques pistes très réussies comme les apaisantes « Angel’s Time » et « dayDreamer » ainsi que des passages plus entraînants comme « Time of Insanity » et « Triumph of Wing », dans laquelle se glisse une touche de techno particulièrement exaltante.

La vétérante Yôko Shimomura ne compose quant à elle qu’une petite poignée pistes originales, essentiellement des thèmes de combats furieux et entraînants dont elle seule a le secret ! Que les amoureux de la compositrice se rassurent, une bonne dizaine de reprises du premier Parasite Eve interviendront dans la playlist, reprises au demeurant très réussies (notamment l’excellente « A Piece of Remain ») et partagées entre les trois compositeurs. La très moyenne « Escape from UB » du premier épisode se retrouve d’ailleurs complètement sublimée dans un arrangement électro-épique signé Sekito et Suzuki. Les très cultes « Primal Eyes» et « Theme of Aya » sont quant à elles reprises avec brio par Shimomura elle-même, qui sera également arrangée par Tsutomu Narita de Dog Ear Records sur la longue et nostalgique « The End -Back to the Beginning- », reprenant superbement « Someone calls me…, Someone looks for me… » et le thème principal du tout premier Parasite Eve.

Équilibre savoureux entre musiques planantes, ambiances angoissantes, pistes d’action et reprises des anciens épisodes, l’alliance des trois compositeurs se solde inévitablement par une brillante réussite. L’éclectisme du trio réussit même à rendre très accessible une bande originale pourtant très ambiante. Une belle démonstration de complémentarité et de talent à ne rater sous aucun prétexte !

Appréciation : Excellent

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Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Dive into Myself, Human Seeker -Battle Side-, Terminus Zero

Voici un jeu que l’on pensait acquis à Yôko Shimomura depuis longtemps. Il est vrai que la compositrice a posé sa patte unique avec une dizaine de pistes de grande qualité, notamment des thèmes de combat particulièrement intenses. Ses reprises discrètes des mélodies du premier épisode sont enrobées dans un formidable habillage électronique. Aucune surprise de ce côté-là : Shimomura est maître de son art. Cette certitude acquise, nous pouvons nous jeter corps et âme dans le gros de la bande originale, signé Mitsuto Suzuki. Il était temps qu’il commence à composer pour un jeu ! Après des années de programmation et d’arrangements, le musicien a enfin pu montrer ce dont il était capable dans The 3rd Birthday. L’univers qu’il y démontre est nettement plus intense que celui de ses compositions en solo, qui est lui planant mais peu varié.

On trouve bien des traces agréables de ce style solo dans certaines pistes calmes, telles que la délicate « Angel’s Time », un peu jazzy (composée avec Tsuyoshi Sekito), ou la plus énergique « Arriving Home ». Nul ne peut également échapper à la magie de « Dive into Myself » et de « Cityscapes », où le violon transmet une ambiance formidablement glaçante. Mais Suzuki laisse surtout éclater son talent dans les fantastiques thèmes d’action, chargés autant en violence qu’en désespoir. L’équilibre est parfait entre les effets électroniques et les orchestrations parfois à grand renfort de chœurs sombres. En cela les deux versions de « Human Seeker » et « Terminus Zero » sont absolument excellentes. Tsuyoshi Sekito a assez rapidement contribué à la bande originale mais ses touches sont souvent appréciables, notamment dans « Ray of Hope » et « Triumph of Wing » qui s’enchaînent à merveille avec des rythmes électro exagérés insufflant un petit côté old school sympathique. Au final, nous avons là une bande originale copieuse et de grande qualité, avec quelques passages à vide mais des compositions remarquables pour les compenser !

Appréciation : Très bon

Kingdom Hearts Birth by Sleep & 358/2 Days Original Soundtrack

Kingdom Hearts Birth By Sleep & 358/2 Days OSTDepuis la fin de Kingdom Hearts II sur PlayStation 2, beaucoup de joueurs attendent une suite aux aventures de Sora, mais les développeurs en ont décidé autrement et ont plutôt choisi la voie des spin-off jusqu’à présent. Parmi eux, Birth by Sleep sorti sur PSP, ainsi que 358/2 Days et Re:coded sortis sur DS. Square Enix aura finalement attendu la version Final Mix de Birth by Sleep pour sortir une bande originale/compilation des trois jeux. Bien que l’on y découvre de nouveaux mondes et de nouveaux personnages, l’univers général reste le même. C’est donc sans surprise que l’on retrouve aux bandes son Yôko Shimomura, déjà en charge de tous les épisodes parus jusqu’alors. Tsuyoshi Sekito et Takeharu Ishimoto lui ont prêté main-forte pour certaines pistes de combat de Birth by Sleep, et Ryô Yamazaki a supervisé les musiques de Re:coded. Comme d’habitude dans la série, nous sommes face à une (des) bande(s) son alternant entre douceur simple et énergie incroyable.

Les deux premiers CD sont consacrés à Birth by Sleep et ne sont composés quasi exclusivement que de nouvelles pistes. On trouve quelques reprises comme le fameux « Dearly Beloved » ou encore les thèmes de Terra et Aqua qui sont des parties de « Fate of the Unknown », la musique qui accompagnait la fin secrète de Kingdom Hearts II Final Mix. À la demande de Tetsuya Nomura, Shimomura a également du créer des thèmes différents pour certains boss ; on retrouve ainsi des morceaux mêlant le piano habituel avec des sons plus digitaux. Beaucoup de reprises des deux premiers épisodes pour 358/2 Days, mais on note tout de même un thème original, celui de Xion (qui avait d’ailleurs été repris dans le deuxième Piano Collections de la série). Quant à Re:coded, Shimomura a voulu rendre le joueur nostalgique en reprenant là encore de nombreux thèmes du premier opus, mais aussi en créant certains thèmes évoquant la Super Famicom, via des sons très électroniques.

Critique

Si vous n’avez pas aimé les OST de Kingdom Hearts I et II, passez votre chemin. En revanche, si vous avez le bon goût d’avoir apprécié les suscitées à leur juste valeur, ouvrez grand les oreilles car il y a de quoi faire sur les trois disques. Le premier, consacré à BbS, s’ouvre sur la version de « Dearly Beloved » la plus pure que l’on ait jamais entendue. Un vrai régal qui donne le ton. Si « Daydream upon Neverland » et son alter-ego « Neverland’s Scherzo » sont superbes de légèreté, grâce au violon virevoltant, les autres pistes d’exploration sont au mieux très bonnes, au pire énervantes (« Mickey Mouse March »…). Écoutez d’urgence « Ventus » et « Aqua », ou « Terra » et « Unforgettable » pour la beauté tantôt glaçante, tantôt entraînante de leur violon (encore lui) ; ou les différents thèmes de combats comme « Unbreakable Chains », « Rage Awakaned » ou « Dismiss ». OK, ça ne change pas trop de ce qu’on entend dans les autres KH, mais clairement : on s’en fout. Oui, car c’est toujours aussi bon dans le jeu comme en dehors.

La suite est beaucoup moins dense car composée en majorité de pistes provenant des opus DS, dont la qualité sonore est en deçà de celle de la PSP. Mais ça ne veut pas dire que c’est mauvais, loin de là ! Sachez par exemple que les musiques de 358/2 Days sont toutes réussies, notamment les thèmes de combats de fin, « Vector to the Heavens » et « Another Side -Battle Ver.- », qui sont absolument jouissifs. Quant aux pistes de Re:coded, elles sont vraiment rigolotes et même parfois épiques (« No More Bugs!! ») mais le son trop 8-bit de me plaît pas plus que ça. Histoire de finir sur une bonne note, Shimomura nous a sorti un feu d’artifices d’énergie pour les sept pistes de BbS Final Mix. Hé, quand même : « Dark Impetus », c’est une petite folie, non ? Lorsqu’ils sont à l’œuvre sur cette série, la grâce et le talent de la compositrice réveillent en moi toujours autant de tristesse, de joie, de hargne et de folie. Alors : merci mille fois madame Shimomura, merci.

Clément


Avis : Excellent

Coups de cœur :

  • Ventus
  • Unbreakable Chains
  • Dark Impetus

Kingdom Hearts Birth by Sleep & 358/2 Days Original Soundtrack

Bande originale de Kingdom Hearts Birth by Sleep, Kingdom Hearts 358/2 Days et Kingdom Hearts Re:coded sur PSP et DS.
Date de sortie : 2 février 2011
Prix : 3800 yens
Référence : SQEX-10213~5 (publié par Square Enix)

Composition : Yôko Shimomura, Tsuyoshi Sekito, Takeharu Ishimoto
Arrangements : Yôko Shimomura, Tsuyoshi Sekito, Takeharu Ishimoto, Kaoru Wada, Hirosato Noda, Keiji Kawamori

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