Critique de Florian
Quand il sortit en 1999, le premier volet de la saga Silent Hill laissa peu de joueurs indifférents. Le genre « survival horror » avait beau être encore très jeune, le jeu de Konami Tôkyô en proposait déjà une approche radicalement nouvelle : là où ses prédécesseurs (Resident Evil en tête) misaient avant tout sur l’omniprésence du danger, soulignée par une mise en scène extrêmement tendue et pleine d’effets spectaculaires, pour inspirer la peur au joueur, Silent Hill jouait la carte de l’horreur psychologique. L’univers dans lequel il nous plongeait n’était pas seulement hostile, il était aussi et surtout horriblement malsain, plein de perversions, portant les horribles plaies que lui avaient infligées des rituels sectaires sadiques. Inspiré par cette démarche, Akira Yamaoka demanda lui-même aux producteurs du jeu qu’ils lui en confient la bande sonore. Il écrira alors une musique particulièrement radicale, totalement déstructurée, faite de collages de sons lugubres et étouffants. Tellement radicale, en fait, que les créateurs du jeu eux-mêmes eurent du mal à l’accepter : quand Yamaoka leur fit écouter ses créations pour la première fois, l’un d’entre eux les trouva tellement bizarres qu’il finit par se lever et aller vérifier les branchements du système sonore, croyant à un problème technique ! Le grand succès critique du jeu et de sa bande son leur donnera toutefois raison de s’être finalement laissé convaincre. Poursuivre la lecture