Avant-propos
Parti d’une question en apparence simple (« pourquoi, parfois, la musique change ? »), mais qui cachait en fait bien son jeu, cet article s’est rapidement retrouvé affublé d’annexes tentaculaires et sans rapport les unes avec les autres. Aussi a-t-il semblé judicieux d’isoler les différentes parties désormais devenues trop longues pour en faire des sujets à part entière. En outre, certains cas nécessitant une enquête plus délicate et approfondie, donc plus de temps de préparation, la suite de cet article ne sera pas publiée tout de suite.
Peu abordée, la question de la localisation géographique des jeux s’avère être, aujourd’hui encore, un sujet difficile à étudier. En effet, nous sommes en toute logique habitués à une vision de certains produits culturels qui semble inaltérable, et l’idée même de se les procurer sur d’autres continents (ou sur d’autres supports, dans une moindre mesure) pour les comparer semble souvent aussi saugrenue que compliquée à réaliser. Hors, si de nos jours le respect de l’oeuvre originale devient de plus en plus important à mesure que les développeurs, comédiens de doublage, musiciens etc. parlent de leur travail et de leurs intentions, pendant longtemps le choix nous était rarement laissé par rapport aux versions qu’on nous servait, lesquelles réservaient parfois quelques surprises. La traduction est évidemment en première ligne des éléments trop librement adaptés, et à l’origine de certains couacs aujourd’hui légendaires. Mais, étrangement, la musique est elle aussi loin d’être en reste. Et si nous choisissons aujourd’hui de vous en esquisser un portrait, hélas encore incomplet et peuplé de zones d’ombres, c’est parce que la longue histoire des altérations musicales dans la localisation des jeux est bien plus importante que ce qu’on peut imaginer, tout en étant représentative de plusieurs questions et évolutions fondamentales qui ont changé ce média et sa perception entre les années 80 et aujourd’hui.