Critique de Jérémie
Pistes coup de cœur :
Born to Survive, The Evinos, Be the LAST RANKER -Battle ver.-
Il existe des projets dont on sent qu’ils ont beaucoup inspiré leurs créateurs. Si je dis cela, c’est parce que cela concerne sans conteste Last Ranker. Yôko Shimomura n’a pas hésité à rattraper le temps perdu avec Capcom en réalisant une bande originale immensément puissante, qui se range sans rougir aux côtés de ses précédentes merveilles. C’est presque triste à dire, mais une partie du succès de ce double album vient de la présence presque constante d’orchestrations réelles (pour lesquelles on peut remercier Hironori Osone) et d’instruments acoustiques qui, mêlés à des rythmes plus énergiques, donnent une saveur unique aux musiques. Il plane sur les thèmes de Last Ranker une tonalité nostalgique voire fataliste d’où émerge de formidables élans de détermination. Parmi eux, les thèmes de combat chantés tels que « Born to Survive » sont certainement les plus spectaculaires, sans compter la non moins impressionnante « Be the LAST RANKER » dans sa robe belliqueuse, apothéose certaine de la bande originale.
On peut regretter la présence un peu trop récurrente de certains motifs, en particulier dans lesdits thèmes de combat, mais ils sont tellement formidables qu’on a plaisir à les retrouver. De plus, la bande originale est parcourue par différentes émotions. Avant d’amorcer les pistes grandioses du dénouement, on peut ainsi savourer les ambiances voilées ou tristes du début du CD2. Des notes paisibles de violoncelle ou de piano remplacent alors les chœurs et les cordes dramatiques. Sur le CD1, Shimomura retrouve ses hautbois et violons favoris dans « What Awaits in the Deep Forest », nouvelle preuve que la forêt peut inspirer des bijoux. On trouve ailleurs des originalités admirables comme « The Evinos » aux chœurs incompréhensibles ou « La Valse Noire », dont le nom décrit parfaitement le morceau. Grâce à cette palette d’atmosphères contrastées mais au son pourtant si uni, Last Ranker restera sans conteste l’une des œuvres maîtresses de Yôko Shimomura, consistante dans son excellence et maîtrisée de bout en bout.
Appréciation : Excellent
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Critique de Clément
Pistes coup de cœur :
Born to Survive – This Journey without End – Glorious Fights We Call « Life »
Last Ranker ne m’intéressait guère jusqu’à ce que Capcom annonce que Yôko Shimomura serait à la bande son (joie) et que tout serait orchestré (JOIE). Le thème principal met tout de suite dans le bain : l’orchestration donne au son une profondeur et une pureté incroyables, et les choeurs instaurent une ambiance mystique envoûtante. Les pistes défilent et tout va bien, on sent la patte de la compositrice sur chacune d’entre elles, de la flûte calme de « A Breeze Blowing Towards Tomorrow » à l’énergie virevoltante de « Stand on The Earth ». Et puis, premier choc : « Born to Survive », un thème de combat chanté par Joelle Strother. Waoh, du Shimomura chanté en combat, je n’en rêvais même pas, et elle l’a fait ! Je continue mon écoute et, après plusieurs morceaux tout à fait typiques de la compositrice, j’arrive à la piste 21, « This Journey without End » : je frissonne, j’exulte, je n’en reviens pas. Comment un thème de combat peut-il être aussi puissant ? Aussi explosif ? Le contraste entre la nervosité de la guitare électrique et la douceur du violon puis la reprise à 1’35 sont juste jouissifs. Mémorable.
A demi-mort et encore sous le choc, voilà que j’entends la voix de Joelle Strother qui revient alors que « Glorious Fights We Call «Life» » se lance. Quoi, comment ? Un autre thème de combat chanté ? Cette fois, c’est fini. Je pleure littéralement de bonheur. Enchaîner deux thèmes aussi puissants et forts en émotions, c’est l’indécence totale. Incroyable. Shimomura, avec l’aide de Strother et de l’orchestre, pousse encore plus loin l’énergie de ses thèmes de combat, et le résultat surpasse tout ce qu’elle a pu faire jusqu’alors. Après cette paire de baffes, difficile de continuer l’écoute lucidement. Heureusement, le CD 2 démarre de manière très calme et propose des thèmes superbes de simplicité. L’élégance des musiques douces de Shimomura est ici sublimée par les instruments tels que le violoncelle, le violon ou le piano. Après les deux versions de « Crudelis et Magnificus » et leur chœurs majestueux, je prends une dernière claque avec « Be the LAST RANKER -Battle Ver.- » qui est un mix entre deux thèmes de combat déjà entendus. Qui eut cru que Last Ranker serait un must-have absolu de la discographie de la compositrice ? Pas moi, mais je suis bien content d’avoir rectifié le tir.
Appréciation : Excellent