Critique de Clément
Pistes coup de cœur :
Unspoken Feelings – Over the Waterdrops – Connected Feelings
Il y a deux Motoi Sakuraba. Celui qui promène son talent sur ses claviers, génie du progressif, monument de la VGM, et celui qui compose pour Tales of. Tales of, la série qui tourne en rond. Qui ne se renouvelle pas. Qui épuise le compositeur avec son rythme infernal : depuis 2002, un épisode par an ou presque. Composer sereinement dans ces conditions ? Impossible. La bande son de Graces est tout à fait identique à celle des précédents opus. Sans surprise. Si encore c’était du haut niveau, ça ne me dérangerait pas trop, mais comprenez que c’est loin d’être le cas. Entre les thèmes affligeants de niaiseries, les sonorités datées, les tartines de cuivres à toutes les sauces, les battle themes déjà entendus mille fois… Il y en a pour tous les goûts. Vous reprendrez bien un peu de cuivres ? Volontiers, avec un peu de nullité s’il vous plaît. Bin voyons. Le pire, c’est qu’avec 99 pistes, l’OST avait de quoi être variée, mais rien n’y fait, trop de thèmes sont semblables et / ou insipides. Avec du courage, on trouve quand même quelques (rares) perles si on prend la peine de fouiller un peu.
Ironiquement, une des meilleures pistes est écrite par un non-habitué de la série, Hiroo Yamaguchi. Il s’agit de « Unspoken Feelings », dans laquelle la tristesse glaçante du piano nous assaille continuellement. Et au milieu de ses parodies de bonnes musiques, Sakuraba nous gratifie lui aussi de quelques morceaux piano-violon transperçants de beauté, comme « Over the Waterdrops » (Valkyrie Profile 2 ?) ou « Connected Feelings ». Pourquoi n’y en a-t’il pas plus comme ça, bon sang ? On trouve également l’énergique thème de combat « Impatient Sword » qui, sans atteindre la finesse de ses alter-ego de Star Ocean, est très dynamique. Heureusement, car les autres battle themes sont plutôt banals. Oui, banal, c’est bien l’adjectif qui définie le mieux la bande son de Tales of Graces, finalement. Une OST lourde et sans surprise, sans génie, sans envie peut-être. D’une banalité sidérante.
Appréciation : Faible