Critique : A New Story

Cet album collaboratif entre Nobuo Uematsu et la chanteuse Kanon est divisé en deux catégories de chansons, surtout pour les amateurs de VGM que nous sommes : celles où Nobuo Uematsu est impliqué à la composition, et les autres.

Penchons-nous donc sur la première catégorie. Pour nous raconter cette nouvelle histoire, l’album s’ouvre sur une version éthérée du « Prelude », qui fait instantanément rêver dès que Kanon se met à chanter, et se révèle être une belle invitation au voyage idéale pour débuter le disque. Poursuivre la lecture

Critique : Tales of Xillia Original Soundtrack

Tales of Xillia Original SoundtrackTales of Xillia est le nouvel épisode de la célèbre série de Namco Bandai. Souvent accompagné de Shinji Tamura lorsqu’il travaille sur un Tales of, Motoi Sakuraba est cette fois-ci seul à la composition. La raison est simple : Tamura ne fait plus partie du Namco Tales Studio. C’est donc une double pression pour Sakuraba qui doit s’occuper seul de la bande son conséquente (81 pistes) d’un jeu porteur d’espoir pour ses créateurs, celui-ci étant paru pour célébrer les 15 ans de la série.

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Critique : NieR Tribute Album -echo-

Critique de Jérémie

Fiche de l’album

Pistes coup de cœur :
Emil / Sacrifice – Suite Of Nier – Grandma

Plus d’un an après sa sortie, nous n’en avons toujours pas fini avec Nier mais je serais le dernier à m’en plaindre. Pourtant, après un 15 Nightmares & Arrange Tracks au goût amer d’opportunisme, on est toujours en attente d’un vrai album arrangé du jeu. Plutôt hommage comme son nom l’indique, echo est pourtant assez abouti pour prétendre à ce titre. Bien sûr, comme chaque arrangement est signé par un artiste ou un groupe différent, le principal risque est de créer un disque incohérent. Du côté de l’ambiance, tout va bien pour echo, les arrangeurs ayant bien saisi l’univers sombre et décalé de Nier. Du côté de la qualité des reprises, le résultat est malheureusement plus variable. Si faire appel à Nobuyoshi Sano (Nobu44) est un bel hommage à sa participation à Drakengard, ancêtre spirituel de Nier, son remix est très pauvre et bien clément sera celui qui l’écoutera jusqu’au bout sans avoir envie de passer à la piste suivante. La « Temple of Drifting Sands » de millstones est fort discutable elle aussi, son rythme beaucoup trop pressé ayant bien de la peine à revisiter la blancheur angélique de l’originale. « Song of the Ancients » aurait certainement mérité mieux elle aussi.

Heureusement, les remixes trop poussifs sont en minorité, echo étant avant tout un disque contemplatif et dramatique (et on peut remercier les arrangeurs d’avoir évité le piège du 8-bit). Il suffit d’écouter la nouvelle robe électronique de « Repose », longue et intense, ou la « Suite Of Nier ». Dans cette dernière, l’enchaînement entre les cris désespérés de « The Ultimate Weapon » et le piano délicat de « Ashes of Dreams » est un brin poussif mais les deux reprises sont magnifiques malgré tout. On accueille bien volontiers aussi le post-rock dans « Kainé », magique, mais on regrette qu’il ait été collé à « The Wretched Automatons » car la voix d’Emi Evans y semble trop en décalage. Du côté des curiosités, il y a le Gypsy punk aussi inattendu qu’énergique de RÄFVEN, mais aussi et surtout la « Grandma » époustouflante de Schroeder-Headz, spectaculaire cascade de notes de piano sur le français incompréhensible d’Evans ! Ces petits piments méritent réellement de s’intéresser à echo, surtout si vous avez aimé la bande originale. C’est plus électronique, mais quelle ambiance !

Bon

Play for Japan

Critique de Clément

Fiche de l’album

Pistes coup de cœur :
Greater Lights – Ex Animo – Maverick Regeneration

Cet album est particulier à plus d’un titre. Tout d’abord, le nombre conséquent d’artistes, ainsi que leurs styles aussi divers que variés, font qu’il est difficile de dégager une quelconque homogénéité à l’album. De plus, celui-ci ayant été produit à des fins caritatives, on ne peut décemment pas le critiquer au même titre qu’un disque « classique » – à moins ne n’avoir pas de cœur. Enfin, le prix est dérisoire : comptez 9 € pour 18 pistes. Dommage, cependant, que certains compositeurs – et non des moindres – n’aient apporté leur contribution que par une musique/chanson déjà existante ; je parle de messieurs Uematsu et Mitsuda*. Leur seule présence sur l’album est certes un soutien inconditionnel, mais composer spécialement pour l’occasion aurait été, je pense, bien plus symbolique. Mais relativisons. En tant que superviseur du projet, Akira Yamaoka se devait de proposer un morceau nouveau, et il nous a préparé un petit bijou à la guitare électrique digne des meilleures pistes de Silent Hill, le son « sale » en moins. Bear McCreary opte lui pour un morceau progressif partant d’un son 8-bit pour se transformer peu à peu en hard rock énergique. D’autres sont dans un style tout à fait orchestral et partagent un point commun : leur contribution est à la fois tragique et porteuse d’espoir, des émotions en parfaite adéquation avec le principe de l’album.

C’est notamment le cas de Nobuko Toda et ses nappes de cordes déchirantes ; ou de Laura Shigihara et sa voix candide ; ou bien de Tommy Tallarico et sa chanson mélancolique montant en puissance ; ou encore de Woody Jackson et sa piste d’ambiance relaxante ; mais aussi de Laura Karpman et ses chœurs semblant faire tourner la Terre au ralenti. Les amoureux d’électro en auront aussi pour leur compte grâce à des maîtres du genre, Mitsuto Suzuki et Hirokazu Tanaka, tous deux aisément reconnaissables grâce à leurs styles si singuliers. Il y a même un medley de Super Mario pour deux pianos ! La boucle est bouclée. Le tour de force de Yamaoka est non seulement d’avoir réuni des compositeurs de tous horizons, mais surtout de les avoir unis sous une même bannière ; bien qu’hétérogène, cet album est un formidable hommage à la fois à la musique de jeu et, bien entendu, aux victimes et sinistrés du 11 mars 2011. Listen for Japan.

Très bon

* La piste de Uematsu vient de 10 Short Stories et celle de Mitsuda, du futur Chrono Cross Arrange ; on l’avait entendu sur le site de Procyon l’hiver dernier