La bande originale de Final Fantasy Type-0 illustre sans doute parfaitement ce que l’on peut attendre de Takeharu Ishimoto. Elle démontre sans mal ses forces et ses limites en tant que compositeur et, surtout, qu’arrangeur.
Dans ce jeu qui raconte une guerre terrible entre magie et technologie, Ishimoto ne pouvait pas ignorer l’apport nécessaire de pistes orchestrales aux inspirations militaires, fortes de percussions martelées et d’élans héroïques ou inquiétants. Ça n’a jamais été sa spécialité et il n’y a visiblement aucun changement à l’horizon. Type-0 compte ainsi de nombreuses musiques orchestrales au synthétiseur anecdotiques, plaisantes mais qu’on a bien du mal à retenir.
Il arrive néanmoins que certaines trouvent une touche d’originalité qui leur donne bien plus d’ampleur et d’intensité : « Raise the Vermillion Banner » ou « Soar » en sont deux excellents exemples, chacune inspirant un vrai sens de l’urgence à travers leurs rythmes prenants. Il suffit pourtant qu’Ishimoto se fasse arranger pour que sa musique fasse toute la différence. Les pistes orchestrées qu’on peut entendre, notamment au début du CD1 et à la fin du CD3, sont toutes plus grandioses les plus que les autres, « We Have Come » et « Vermilion Fire » les premières. Les chœurs leur donnent une dimension mythologique absolument remarquable. Le thème de fin n’est pas en reste, ses dernières secondes ayant certainement de quoi émouvoir le fan de Final Fantasy…
Qui plus est, Takeharu Ishimoto sait trouver de bonnes mélodies et il l’a encore prouvé avec Type-0. Le thème principal qui trouve sa place dans les musiques orchestrées précédemment citées trouve juste la dimension épique qu’il fallait. Les thèmes de Machina et Rem, personnages centraux de l’histoire, sont également très plaisants, particulièrement pour l’étrange nostalgie qu’ils inspirent. Pourtant, leurs versions originales qui marient orchestral synthétique et rock peuvent manquer d’élégance à cause d’arrangements inégaux. C’est une fois passées entre les mains d’une arrangeuse à proprement parler que ces mélodies révèlent toute leur intensité, au milieu du CD3.
De toute façon, Ishimoto n’a jamais caché que son style de musique était le rock, et c’est bien là qu’on le trouve au mieux de sa forme. Il n’y a pas beaucoup de pistes rock dans l’album mais elles sont toujours exemplaires, qu’il s’agisse de « Servant of the Crystal », éclatante d’énergie, de « War: Howl of the Dreadnought », au solo de guitare final éblouissant, ou bien sûr de « War: The Quiet Bloodbath », plus douce mais illustrant à merveille la détermination des héros. Les thèmes de combat sont eux-mêmes généralement réussis, certains utilisant le piano pour créer des contrastes plus saisissants.
Des trouvailles qu’Ishimoto aurait bien besoin de multiplier s’il veut trouver sa place parmi les meilleurs compositeurs de jeu vidéo. En l’absence de constance, la bande originale de Final Fantasy Type-0 n’est donc qu’un travail correct, armé de quelques excellentes surprises.
Jérémie
Avis : Bon
Coups de cœur :
- Servant of the Crystal
- War: Howl of the Dreadnought
- Vermilion Fire