Il aura fallu trois ans d’attente pour avoir enfin cette bande originale qui apparaît clairement comme l’une des plus grandes réussites de Basiscape de ces dernières années. Si les choses s’améliorent depuis peu, les collaborateurs de Hitoshi Sakimoto ont souvent tenté de copier leur mentor sans vraiment apporter leurs propres particularités. Opoona était donc un vrai soulagement, le studio s’étant plié en quatre pour offrir à ce jeu des musiques qui collent non seulement à son univers mais l’enrichissent absolument. L’ambiance électronique et planante de la plupart des pistes est magnifiée par l’intervention toujours judicieuse d’instruments acoustiques tels que le violon, le hautbois, la guitare ou la flûte. Dans plus d’un morceau, ces solos surprennent par leur justesse, ne serait-ce que la guitare légère et le violon éblouissant dans «The Village Without Memories» de Noriyuki Kamikura ou le hautbois élégant dans «Blue Desert Hotel» de Masaharu Iwata, arrangé par Mitsuhiro Kaneda.
Il faut dire que tout le monde compose, s’arrange soi-même ou arrange les autres pour un résultat éclectique et maîtrisé du début à la fin. Si les morceaux véritablement mémorables sont peu nombreux et s’il y a quelques passages moins intéressants, Opoona est un de ces albums qu’on écoute entièrement avec plaisir grâce à sa richesse et ses nuances. Et surtout, on n’a pas l’impression d’écouter une n-ième orchestration à la Sakimoto. Seules quelques pistes s’y tiennent, dont le thème principal, mais toujours dans l’esprit malicieux du jeu (il y a même la «Danse du sabre» dans le thème de combat). Si vous avez perdu confiance en Basiscape, cette bande originale mérite réellement d’être écoutée.
Appréciation : Très bon