Tales of Xillia est le nouvel épisode de la célèbre série de Namco Bandai. Souvent accompagné de Shinji Tamura lorsqu’il travaille sur un Tales of, Motoi Sakuraba est cette fois-ci seul à la composition. La raison est simple : Tamura ne fait plus partie du Namco Tales Studio. C’est donc une double pression pour Sakuraba qui doit s’occuper seul de la bande son conséquente (81 pistes) d’un jeu porteur d’espoir pour ses créateurs, celui-ci étant paru pour célébrer les 15 ans de la série.
Les deux prédécesseurs de l’album, Love SQ et Chill SQ, étaient assez inégaux. En digne successeur, ce More SQ ne déroge pas à la règle. Même si je ne suis pas expert en scène musicale japonaise, j’ai tout de même remarqué la participation de RE:NDZ et Pia-no-jaC. Je sais qu’il faut fuir le premier comme la peste, la techno n’étant pas vraiment ma tasse de thé sur une OST. Le massacre en bonne et due forme du « Prelude » de Final Fantasy ne me fera pas mentir. En revanche, j’aime beaucoup Pia-no-jaC, mais leur reprise de Chrono Trigger ne m’a pas transcendé comme ont pu le faire leurs divers albums solos. Le reste était de la pure découverte, et je ne vous ferai pas l’affront de m’éterniser sur les nombreux arrangements techno et / ou amateurs qui parsèment le CD de manière terne, agressive, voire les deux. Non, je vais plutôt vous parler de ce qui vaut le coup.
Quatre morceaux jazzy, deux au rythme effréné, deux aux accents plus langoureux, ponctuent le disque avec une classe folle. Jabberloop, d’abord, nous propose une version enjouée du main theme de FFV, avec sa trompette et son saxo flamboyants, sa basse inarrêtable ; les courtes pauses avec les thèmes de Gilgamesh et des combats sont malicieuses ! Les Mouse on the Keys nous offrent, eux, un arrangement de « The Extreme » particulièrement raffiné : aux notes de piano angoissantes se mêlent un saxophone fou et des percussions enivrantes. Une ivresse qu’on croirait sortie d’un bar jazz intimiste. « Searching Friends » a quant à lui le droit à un habillage plus aérien, la guitare et les claviers portés par la basse et les cymbales donnant une constante impression d’apesanteur. Enfin, Miyuki Hatakeyama nous attise de sa voix sensuelle, dans une version particulièrement glamour de « Melodies of Life ». Quand le début du XXème siècle frappe à ma porte aussi chaleureusement, c’est à bras ouverts que je l’accueille. Alors, à quand un Jazz SQ ?
Appréciation : Moyen
Le premier groupe de rock de Nobuo Uematsu, les Black Mages, étant affilié à Square Enix, il n’était pas habilité à jouer des morceaux étrangers à la compagnie. Passé chez Dog Ear Records depuis, Uematsu a eu la liberté de choisir les musiciens qu’il souhaitait et surtout, de s’affranchir de Final Fantasy. C’est ainsi qu’est né le groupe Earthbound Papas, dont voici le premier album, enregistré au studio Ping Pong Pit à Tôkyô*. Si Uematsu se charge des interprétations au synthé et à l’orgue, il s’est aussi entouré d’artistes de renom. Deux ont déjà collaboré avec lui au sein des Black Mages, Michio Okamiya à la guitare et Arata Hanyuda à la batterie. C’est Yoshitaka Hirota (Shadow Hearts) qui officie à la basse, tandis que le jeune Tsutomu Narita se charge de la majorité des arrangements et de quelques interprétations au claviers. Uematsu ayant trouvé son travail d’orchestration fantastique sur Guin Saga, il a fait appel à lui bien qu’il ne soit pas un rockeur à la base. Poursuivre la lecture