Critique de Julien
Fiche de l’album
Pistes coup de cœur :
Take Me To Hell (Broken Dream), As Evil As Dead, The Final Chapter
Après plusieurs écoutes des musiques de Shadows of the Damned, une chose se confirme rapidement : l’auditeur de Silent Hill retrouvera vite ses marques. L’autre aspect qui se confirme après plusieurs heures de jeu, c’est que Suda 51 a misé sur le bon cheval en confiant la réalisation sonore de son titre à Akira Yamaoka. L’ambiance sinistre et déjantée du titre a réellement profité au compositeur, qui a saisi l’opportunité de réaliser des pistes variées. Le trip-hop triste et pesant du dyptique « The Castle of Hassle » et « The Final Chapter » le prouve, de même que les pistes rock mélancoliques et puissantes (« Take Me To Hell (Broken Dream) », « Til Death Do Us Part ») ou les pistes plus ambiantes comme « It’s a Bughunt » et « Great Demon World Village ». Toujours bien entouré, les paroles troublantes de Joe Romersa et la voix sublime de Mary Elizabeth McGlynn ponctuent cette BO de plusieurs chansons poignantes et réussies.
Compositeur et guitariste, Yamaoka est aussi un concepteur sonore. Ainsi, quand ses pistes ne méritent pas d’être affublées de superlatifs, elles révèlent toujours son extraordinaire talent de créateur d’ambiances. Après avoir plus ou moins tourné en rond sur les dernières BO de Silent Hill, son arrivée chez Grasshopper Manufacture me laisse un sentiment d’inspiration retrouvée et d’épanouissement, tout en restant dans la lignée de son travail pour la série de Konami. Sa présence à plusieurs présentations des jeux du studio ou la proximité entre l’artiste et ses auditeurs (je fais allusion aux 1000 BO dédicacées) font réellement plaisir à voir. Le seul réel bémol qui vient troubler ces bonnes nouvelles reste l’absence regrettable de nombreuses pistes du jeu, qui auraient largement pu occuper un second disque, si ce n’est plus. En dépit de cela, ce premier travail au service de Suda 51 annonce un avenir prometteur pour Akira Yamaoka, dont cette nouvelle alliance pourrait bien se traduire, d’ici quelques années, par un second souffle dans sa carrière.
Bon