Avant-dernière grosse production de Square pour la PlayStation (avant Final Fantasy IX), Vagrant Story doit son statut de jeu culte à plusieurs raisons : ses graphismes en 3D qui poussent la 32 bits de Sony dans ses derniers retranchements, son scénario et ses protagonistes matures, ses systèmes de jeu riches et complexes le rendant peu accessible et lui ayant donné la réputation et l’aura d’un jeu difficile, son chara-design sublime et, ce qui nous intéresse ici, sa bande-son d’exception. Au service d’une ambiance hors du commun, elle témoigne de la complicité et de la complémentarité totale entre le réalisateur du jeu Yasumi Matsuno et son compositeur Hitoshi Sakimoto.
Tirant pleinement parti de sa 3D intégrale pour offrir des cadrages léchés et des mouvements de caméra saisissants, Vagrant Story fait preuve d’une mise en scène très élégante et cinématographique. En conséquence, Sakimoto fait donc tendre encore plus son style vers la musique de film. Poursuivre la lecture
Pistes coup de cœur :
Vanishing Like Mist – Seasonal Beauties – Deep Mountains, Dark Valleysventure Begins
Alors qu’on croyait l’aventure Muramasa terminée pour le studio Basiscape, voilà qu’un album arrangé voit le jour, presque 2 ans après la sortie de la bande originale. Après l’excellent travail du studio pour le Super Arrange de Etrian Odyssey 3, c’est donc avec engouement que j’accueillais l’idée de ce nouveau projet collectif, non sans quelques doutes. En effet, comment arriver à donner un souffle nouveau aux compositions originales tout en restant fidèle à l’ambiance japonaise traditionnelle qui les caractérise ? Rapidement, les différents musiciens répondent à cette question en insufflant un parfum plus moderne à leurs arrangements, grâce à quelques touches de rock, de jazz et d’électro ça et là.
Et à ce petit jeu, c’est le talent d’Azusa Chiba qui m’a le plus séduit sur cet album ! La dimension folklorique de ses musiques mêlée à des accents jazzy font de ses reprises de véritables moments de bonheur, en particulier « Vanishing Like Mist » et « Seasonal Beauties », toutes deux parées d’un piano entraînant et aérien. Les arrangements de Noriyuki Kamikura et Yoshimi Kudo sont également très réussis, et profitent assez souvent d’une touche rock très dynamique. Bien sûr, plusieurs musiques s’inscrivent directement dans la tradition de la bande originale en s’en tenant à la musique japonaise pure et dure, mais la présence de véritables instruments donnent un cachet très authentique à ce voyage musical, qui n’échappe cependant pas à une certaine redondance. Il n’en demeure pas moins que ceux qui n’ont jamais pu goûter à l’ambiance musicale de Muramasa tiennent ici l’album idéal, d’autant plus que les membres de Basiscape ont réussi à accoucher d’un disque brisant les frontières de l’œuvre originale en l’ouvrant avec talent à des horizons plus vastes.
Le créateur Yasumi Matsuno retrouvera son fidèle ami et compositeur Hitoshi Sakimoto pour son prochain projet, à savoir Crimson Shroud, un jeu du studio Level 5. Intégrées à une compilation de 4 jeux nommée Guild01, ces retrouvailles feront sans doute plaisir aux amateurs de Final Fantasy Tactics, Vagrant Story ou de la série Ogre Battle, jeux sur lesquels le talent des deux hommes ont fait bien des merveilles. Voici la vidéo annonciatrice de cette bonne nouvelle :
Aucune bande originale n’a été annoncée pour le moment. Le jeu étant prévu sur Nintendo 3DS pour 2012, tout porte à croire que nous devrions en apprendre plus l’année prochaine.
Hensô no Maku est un album arrangé des musiques de Muramasa: The Demon Blade. Entièrement produit par le studio Basiscape à l’exception de sa piste bonus, ce disque reprend le mélange de style japonais traditionnel et de musiques électroniques qui figurait déjà sur la bande originale, mais s’en démarque par l’utilisation d’instruments acoustiques et non plus synthétiques, ce qui donne lieu à des ambiances paisibles et méditatives. On retrouve ainsi des flûtes japonaises telles que le shakuhachi, du shô, des instruments à cordes tels que le shamisen (tsugaru et nagauta), ainsi que des percussions (taïko, hyôshigi). On peut même entendre de l’erhu, sortant ainsi un peu l’album de son optique purement japonaise. Malgré cette présence acoustique, la plupart des pistes sont rehaussées de rythmes et d’accompagnements synthétiques, donnant parfois lieu à des morceaux aux inspirations plus pop.
Mais ce disque n’est pas uniquement un album de reprises. Quatre pistes (3, 6, 10 et 12) sont en effet des compositions inédites, imaginées par les artistes de Basiscape à partir d’illustrations de boss qui n’ont pas été retenus dans le jeu, et qui sont présentées dans le livret. De plus, la dernière piste est un enregistrement du thème principal de Hitoshi Sakimoto, interprété en 2010 lors du concert japonais Press Start. Signé Shûhei Kamimura, cet arrangement pour orchestre comporte du shamisen et du shakuhachi, mais aussi de la guitare électrique.