Depuis le succès mérité de la bande originale de Nier, il y a quatre ans, le nom de Keiichi Okabe et celui de son studio Monaca ont réussi à s’offrir une place dans la liste des compositeurs de jeu vidéo japonais à surveiller. Comme une suite logique, Square Enix a fait appel à eux pour écrire la musique de Drakengard 3, nouvel épisode de cette franchise dont Nier est considéré comme un hors série. L’exploit, malheureusement, n’a pas été reproduit.
Car ce qui faisait toute la fraîcheur des musiques de Nier s’est presque totalement envolé, pour laisser place à une bande originale bipolaire très vite lassante, faute de diversité. Chacun des deux disques s’inscrit en effet dans un style particulier, qui ne varie presque pas. Le résultat était inévitable : ce qui paraît réussi dans un morceau unique semble s’émousser à chaque nouvelle piste exploitant la même approche. Sur le premier CD, nous avons une sélection de musiques d’inspiration orchestrale qui peuvent sembler intenses pour le premier auditeur venu, mais dont les rythmiques simplistes et les sonorités synthétiques un peu plates n’ont pas tellement de saveur. La deuxième partie de tous ces thèmes de combat voit l’intervention d’un chant, correspondant à l’une des particularités du système de jeu, ce qui apporte un brin de piquant, mais qui ne peut pas non plus tout sauver.