Square Enix publie la bande originale d’El Shaddai

El Shaddai: Ascension of the Metatron est le nouveau projet de l’illustrateur Takeyasu Sawaki, un ancien de Capcom connu pour son travail sur Devil May Cry ou Okami. S’inspirant du Livre d’Hénoch, il s’agit d’un jeu d’action PS3 et Xbox 360 se déroulant dans un univers visuel à l’esthétique unique que les mots peuvent difficilement décrire. Une vidéo y parviendra sans doute mieux. Pour écrire la bande originale, Sawaki s’est tourné vers deux de ses anciens collaborateurs chez Capcom, Masato Kouda (Devil May Cry et Monster Hunter) et Kento Hasegawa (Devil May Cry 3 et Resident Evil: Outbreak). Les deux compositeurs sont aujourd’hui réunis au sein du studio DESIGN WAVE.

Dans le cadre d’une collaboration avec l’éditeur Ignition Entertainment, c’est Square Enix qui va publier l’album de la bande originale. Comprenant deux disques, elle sera publiée le 27 avril et les premières éditions seront distribuées avec une pochette cartonnée. Vous pouvez la voir sur le site officiel de l’album, premier bouton. Le deuxième bouton renvoie vers la liste des pistes du CD1, pour lequel quelques extraits sont disponibles.

Comme vous pouvez le constater, Kouda et Hasegawa ont opté pour un style orchestral limpide accompagné de chœurs qui accentuent la dimension mythologique. La page de Musica Ludi consacrée à l’album est disponible sur ce lien.

Final Fantasy IV & The After Years Sounds Plus

Bande originale de Final Fantasy IV & The After Years sur PSP.

Date de sortie : 24 mars 2011
Prix : offert avec la version collector du jeu
Publié par Square Enix

Composition :
Nobuo Uematsu, Junya Nakano
Arrangements :
Masashi Hamauzu, Junya Nakano, Kenichirô Fukui


Début 2011, Final Fantasy IV et sa suite, The After Years (Les Années suivantes), sont sortis dans un coffret collector réunissant les deux jeux sur PSP. Le coffret, paru en nombre d’exemplaires très limité au Japon, comprend également un livre d’illustrations et cet album. Long de dix huit pistes (plus une cachée), le disque est en grande partie composé de la bande originale de The After Years, écrite exclusivement par Junya Nakano qui était déjà à l’œuvre pour les arrangements du remake DS de FFIV. Ses nouvelles compositions se différencient des mélodies claires de Nobuo Uematsu en cela qu’elles sont plus diffuses, plus mystérieuses aussi. Dans les thèmes de fin, cela n’empêche pas Nakano de s’inspirer de très près du style du compositeur de l’épisode original, sans pour autant reprendre explicitement un thème en particulier.

En plus, le disque comprend cinq pistes de la version DS, qui ont été sélectionnées par des membres du site de Square Enix par un sondage. La piste « Troian Beauty », une des plus appréciée du jeu, a été ajoutée à ces cinq morceaux en guise de piste cachée. Enfin, cet album promotionnel compte deux versions du nouveau thème d’ouverture arrangé par Masashi Hamauzu exclusivement pour la version PSP. Dans un habillage orchestral léger, il reprend le célèbre « Prologue » du jeu original.

Liste des pistes

Disque 1 (durée totale : 56:44)

Final Fantasy IV The After Years
01 Opening Theme (PSP Ver.)
Composition originale de Nobuo Uematsu / Arrangé par Masashi Hamauzu
2:33
02 Mysterious Girl ~minus~ 2:30
03 The Dispossessed Eidolons ~Minudes~ 3:36
04 True Moon 2:58
05 Planetary Core 2:43
06 Master of Imagination 3:03
07 Straying from Evolution 2:47
08 The Battle for Life 4:40
09 Vanishing of the True Moon 0:38
10 Epilogue I 2:44
11 Epilogue II 4:35
12 Finale 3:50
13 Opening Theme (Full Ver.) (piste bonus)
Composition originale de Nobuo Uematsu / Arrangé par Masashi Hamauzu
2:59
Final Fantasy IV (Nintendo DS)
14 Theme of Love 3:09
15 Opening 2:03
16 Final Fantasy IV Main Theme 2:48
17 Battle 2 2:23
18 Battle with Golbeza’s Four Emperors 3:12
19 Troian Beauty (piste bonus) 3:33

MYTH – The Xenogears Orchestral Album

Critique de Julien

Pistes coup de cœur :
Flight – In a Prison of Peace and Regret – Small Two of Pieces

Sitôt annoncé, sitôt très attendu, l’album arrangé de Xenogears ne se sera pas fait longtemps désirer avant d’arriver jusqu’à nos esgourdes ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes bien en terrain connu dès la piste d’ouverture puisque qu’à l’instar de la bande originale, c’est également «Dark Daybreak» qui ouvre le bal. L’arrangement demeure d’ailleurs extrêmement fidèle au morceau d’origine, constat que l’on peut facilement appliquer à l’ensemble de l’album, qui joue la carte de la sobriété à travers les quatorze pistes qui le composent. Une sobriété qui sied à merveille à la mélodie inoubliable de «Flight», dont le souffle épique est décuplé pour un résultat tout simplement éblouissant. Tout aussi belle, «The Wind Calls to Shevat in the Blue Sky» est habillée pour l’occasion de superbes cordes et d’une harpe furtive. Pas de doute, l’ambiance aérienne de la ville de Shevat est belle et bien intacte ! Viens ensuite la poignante «October Mermaid», revisitée d’un simple piano, pour un résultat intimiste des plus réussis qui n’est pas sans rappeler combien Mitsuda sait faire des merveilles avec cet instrument (aaah, KiRite)… En parlant de merveille, «In a Prison of Peace and Regret» est probablement l’une des pistes les plus intelligemment arrangées de ce disque. Jouée par un simple clavecin dans sa version originale, cette reprise fait cette fois-ci la part belle aux chœurs bulgares. Une choriste entonne d’abord seule l’air terriblement mélancolique du morceau avant d’être rejoint par un ensemble entier, et quelques violons tout en préservant la beauté glaciale de la version originale. Un vrai bonheur.

La force de la chorale frappe également sur «The Beginning and the End». D’abord mystérieuses, les couleurs de la première partie du morceau se meuvent peu-à-peu en lueur d’espoir avant de s’achever sur un sentiment de joie et de soulagement, évolution qui amène brillamment l’émouvante «Small Two of Pieces», interprétée par la voix chaleureuse de Joanne Hogg. Le côté pop en moins, cet arrangement se veut une nouvelle fois très fidèle à son ainée mais l’envie de se plaindre s’évapore rapidement devant tant de grâce et d’émotion… La mélodie est d’ailleurs reprise dans «Faraway Promise», dont l’interprétation au piano conclut sobrement l’album, non sans une certaine nostalgie. Encore une fois, le talent de mélodiste de Mitsuda n’est jamais aussi frappant que lorsqu’il est exprimé avec simplicité. Le disque ne pouvait pas mieux s’achever.

Alors, tient-on l’album parfait ? Presque. Je ne peux m’empêcher de penser que «Knight of Fire» aurait été un bien meilleur choix que «Stage of Death» et sa mélodie assez anecdotique. L’absence pure et simple de la géniale «Awakening» est également regrettable ! À cela s’ajoutent des arrangements trop prudents qui risquent de décevoir ceux qui s’attendaient à des reprises plus surprenantes mais après tout, difficile de proposer quelque chose de trop éloigné du résultat actuel tout en voulant offrir un album très orchestral ! Inutile de bouder notre plaisir, Myth demeure un moment fort de la musique de jeux vidéo cette année, et notre cher Mitsuda vient indiscutablement d’ajouter un disque incontournable à sa discographie.

Appréciation : Très bon

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Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Bonds of Sea and Flame, In a Prison of Peace and Regret, The Beginning and the End

Myth prouve qu’il ne faut jamais désespérer : près de 15 ans après la sortie d’un jeu, il est toujours possible d’en étendre les horizons musicaux. Difficile de savoir si le recul permet vraiment d’apprécier les mélodies originales de Yasunori Mitsuda sous un autre angle, mais s’il existe bien une certitude au sujet de cet album, c’est qu’il est pleinement maîtrisé. Il est loin d’être réellement audacieux car les arrangements sont sages et fidèles, mais on se laisse rapidement emporter par la beauté et la légèreté des pistes. Il suffit d’écouter la mélodie magique de «Bonds of Sea and Flame» pour comprendre qu’il s’agit d’un disque vers lequel on compte revenir souvent. D’autant plus que le boîtier et le livret illustré ont fait l’objet d’un soin tout particulier, chose assez rare pour être signalée.

La qualité des versions orchestrées est tout de même variable. Youki Yamamoto a certainement effectué le travail le plus intéressant, tout particulièrement dans le thème de Shevat et «The Gentle Breeze Sings». Ses arrangements sont bien plus frais et variés que ceux de Natsumi Kameoka notamment, même si cela n’empêche en rien à cette dernière de produire des moments remarquables, dans «Flight» surtout. Mitsuda, de son côté, s’est offert deux merveilles («In a Prison of Peace and Regret» et «The Beginning and the End») pour leur faire revêtir des robes lyriques immédiatement touchantes. Les chants bulgares, toujours aussi magiques et mystérieux, y font leur grand retour. Finalement, si cet album arrangé n’atteint pas le niveau d’excitation provoqué par Creid, il développe avec réussite la facette plus majestueuse de Xenogears.

Appréciation : Très bon

Kingdom Hearts Birth by Sleep & 358/2 Days Original Soundtrack

Kingdom Hearts Birth By Sleep & 358/2 Days OSTDepuis la fin de Kingdom Hearts II sur PlayStation 2, beaucoup de joueurs attendent une suite aux aventures de Sora, mais les développeurs en ont décidé autrement et ont plutôt choisi la voie des spin-off jusqu’à présent. Parmi eux, Birth by Sleep sorti sur PSP, ainsi que 358/2 Days et Re:coded sortis sur DS. Square Enix aura finalement attendu la version Final Mix de Birth by Sleep pour sortir une bande originale/compilation des trois jeux. Bien que l’on y découvre de nouveaux mondes et de nouveaux personnages, l’univers général reste le même. C’est donc sans surprise que l’on retrouve aux bandes son Yôko Shimomura, déjà en charge de tous les épisodes parus jusqu’alors. Tsuyoshi Sekito et Takeharu Ishimoto lui ont prêté main-forte pour certaines pistes de combat de Birth by Sleep, et Ryô Yamazaki a supervisé les musiques de Re:coded. Comme d’habitude dans la série, nous sommes face à une (des) bande(s) son alternant entre douceur simple et énergie incroyable.

Les deux premiers CD sont consacrés à Birth by Sleep et ne sont composés quasi exclusivement que de nouvelles pistes. On trouve quelques reprises comme le fameux « Dearly Beloved » ou encore les thèmes de Terra et Aqua qui sont des parties de « Fate of the Unknown », la musique qui accompagnait la fin secrète de Kingdom Hearts II Final Mix. À la demande de Tetsuya Nomura, Shimomura a également du créer des thèmes différents pour certains boss ; on retrouve ainsi des morceaux mêlant le piano habituel avec des sons plus digitaux. Beaucoup de reprises des deux premiers épisodes pour 358/2 Days, mais on note tout de même un thème original, celui de Xion (qui avait d’ailleurs été repris dans le deuxième Piano Collections de la série). Quant à Re:coded, Shimomura a voulu rendre le joueur nostalgique en reprenant là encore de nombreux thèmes du premier opus, mais aussi en créant certains thèmes évoquant la Super Famicom, via des sons très électroniques.

Critique

Si vous n’avez pas aimé les OST de Kingdom Hearts I et II, passez votre chemin. En revanche, si vous avez le bon goût d’avoir apprécié les suscitées à leur juste valeur, ouvrez grand les oreilles car il y a de quoi faire sur les trois disques. Le premier, consacré à BbS, s’ouvre sur la version de « Dearly Beloved » la plus pure que l’on ait jamais entendue. Un vrai régal qui donne le ton. Si « Daydream upon Neverland » et son alter-ego « Neverland’s Scherzo » sont superbes de légèreté, grâce au violon virevoltant, les autres pistes d’exploration sont au mieux très bonnes, au pire énervantes (« Mickey Mouse March »…). Écoutez d’urgence « Ventus » et « Aqua », ou « Terra » et « Unforgettable » pour la beauté tantôt glaçante, tantôt entraînante de leur violon (encore lui) ; ou les différents thèmes de combats comme « Unbreakable Chains », « Rage Awakaned » ou « Dismiss ». OK, ça ne change pas trop de ce qu’on entend dans les autres KH, mais clairement : on s’en fout. Oui, car c’est toujours aussi bon dans le jeu comme en dehors.

La suite est beaucoup moins dense car composée en majorité de pistes provenant des opus DS, dont la qualité sonore est en deçà de celle de la PSP. Mais ça ne veut pas dire que c’est mauvais, loin de là ! Sachez par exemple que les musiques de 358/2 Days sont toutes réussies, notamment les thèmes de combats de fin, « Vector to the Heavens » et « Another Side -Battle Ver.- », qui sont absolument jouissifs. Quant aux pistes de Re:coded, elles sont vraiment rigolotes et même parfois épiques (« No More Bugs!! ») mais le son trop 8-bit de me plaît pas plus que ça. Histoire de finir sur une bonne note, Shimomura nous a sorti un feu d’artifices d’énergie pour les sept pistes de BbS Final Mix. Hé, quand même : « Dark Impetus », c’est une petite folie, non ? Lorsqu’ils sont à l’œuvre sur cette série, la grâce et le talent de la compositrice réveillent en moi toujours autant de tristesse, de joie, de hargne et de folie. Alors : merci mille fois madame Shimomura, merci.

Clément


Avis : Excellent

Coups de cœur :

  • Ventus
  • Unbreakable Chains
  • Dark Impetus

Kingdom Hearts Birth by Sleep & 358/2 Days Original Soundtrack

Bande originale de Kingdom Hearts Birth by Sleep, Kingdom Hearts 358/2 Days et Kingdom Hearts Re:coded sur PSP et DS.
Date de sortie : 2 février 2011
Prix : 3800 yens
Référence : SQEX-10213~5 (publié par Square Enix)

Composition : Yôko Shimomura, Tsuyoshi Sekito, Takeharu Ishimoto
Arrangements : Yôko Shimomura, Tsuyoshi Sekito, Takeharu Ishimoto, Kaoru Wada, Hirosato Noda, Keiji Kawamori

Commander le disque chez Play-Asia