Drag-on Dragoon Original Soundtrack

Bande originale de Drag-on Dragoon sur PlayStation 2.

Date de sortie : 20 avril 2011
Prix : 2800 yens
Référence : SQEX-10239~40 (Publié par Square Enix)

Composition :
Takayuki Aihara, Nobuyoshi Sano
Interprétation :
Tokyo New City Orchestra, Eriko Hatsune


En octobre 2010, la branche musicale de Square Enix a lancé un sondage sur Twitter pour savoir quelle bande originale les fans souhaitaient le plus voir rééditée. Alors qu’elle ne figurait pas dans la liste proposée, celle de Drag-on Dragoon (connu sous le nom Drakengard en dehors du Japon) est rapidement devenue la plus réclamée, aux côtés d’Unlimited SaGa. Sortie en deux volumes séparés en 2003, la bande originale de ce jeu d’action développé par cavia était épuisée depuis longtemps. Fraîchement accueillie à sa sortie, elle a petit à petit suscité une vraie fascination de par sa singularité et le statut de jeu culte atteint par Drag-on Dragoon. Pour cette réédition, Square Enix a regroupé les deux volumes dans un seul boîtier, sans changer l’ordre des pistes ou en ajouter de nouvelles en guise de bonus.

La grande particularité des musiques de Drag-on Dragoon provient du fait qu’elles sont en réalité composées d’échantillons de morceaux de musiques classiques, mis bout à bout à la manière de la musique techno. Les compositeurs Nobuyoshi Sano et Takayuki Aihara ont ainsi fait enregistrer des morceaux célèbres de Dvořák, Tchaïkovski, Mozart, Wagner ou encore Holst, puis les ont littéralement décomposés avec leurs ordinateurs avant de les reconstituer librement, produisant des thèmes orchestrés mais répétitifs ou déstructurés. Les collages d’Aihara gardent une certaine ampleur classique tandis que ceux de Sano sont plus expérimentaux, avec des effets électroniques. L’un des cinq thèmes de fin est une chanson, composition originale de Sano.

Liste des pistes

Disque 1 (durée totale : 63:14)

01 Mission Select (Nobuyoshi Sano) 0:25
02 Weapon Select (Takayuki Aihara) 1:14
03 First Chapter – Sky (Takayuki Aihara) 2:56
04 First Chapter – Ground (Takayuki Aihara) 2:24
05 First Chapter – Castle Interior (Takayuki Aihara) 2:57
06 Second Chapter – Sky (Takayuki Aihara) 3:12
07 Second Chapter – Ground (Takayuki Aihara) 2:44
08 Third Chapter – Sky (Takayuki Aihara) 3:11
09 Third Chapter – Ground (Takayuki Aihara) 2:35
10 Fourth Chapter – Sky (Nobuyoshi Sano) 3:19
11 Fourth Chapter – Ground (Nobuyoshi Sano) 3:28
12 Fifth Chapter – Sky, One (Takayuki Aihara) 3:26
13 Fifth Chapter – Ground, One (Takayuki Aihara) 3:16
14 Fifth Chapter – Sky, Two (Takayuki Aihara) 3:47
15 Fifth Chapter – Ground, Two (Takayuki Aihara) 3:13
16 Sixth Chapter – Sky (Takayuki Aihara) 3:15
17 Sixth Chapter – Ground (Takayuki Aihara) 2:57
18 Seventh Chapter – Sky (Nobuyoshi Sano) 3:47
19 Eighth Chapter – Sky (Nobuyoshi Sano) 3:16
20 Eighth Chapter – Ground (Nobuyoshi Sano) 3:31
21 Eighth Chapter – Closing (Nobuyoshi Sano) 2:53
22 Mission Clear (Nobuyoshi Sano) 0:36
23 Game Over ~ Continue (Nobuyoshi Sano) 0:52


Disque 2 (durée totale : 75:37)

01 Leonard’s Hunger – Sky (Takayuki Aihara) 3:28
02 Leonard’s Hunger – Ground (Takayuki Aihara) 3:16
03 Arioch’s Strangeness – Sky (Takayuki Aihara) 3:12
04 Arioch’s Strangeness – Ground (Takayuki Aihara) 3:19
05 Seere’s Prayer – Sky (Takayuki Aihara) 4:11
06 Seere’s Prayer – Ground (Takayuki Aihara) 2:36
07 Ninth Chapter – Sky, One (Takayuki Aihara) 3:11
08 Ninth Chapter – Sky, Two (Takayuki Aihara) 3:06
09 Ninth Chapter – Closing (Takayuki Aihara) 2:48
10 Tenth Chapter – Sky (Nobuyoshi Sano) 3:04
11 Tenth Chapter – Ground (Nobuyoshi Sano) 3:05
12 Eleventh Chapter – Sky, One (Takayuki Aihara) 2:58
13 Eleventh Chapter – Sky, Two (Takayuki Aihara) 3:12
14 Twelfth Chapter – Sky (Nobuyoshi Sano) 3:29
15 Twelfth Chapter – Ground (Nobuyoshi Sano) 2:56
16 Twelfth Chapter – Closing (Nobuyoshi Sano) 3:20
17 Thirteenth Chapter – Closing (Nobuyoshi Sano) 2:31
18 Route A Staff Roll (Nobuyoshi Sano) 2:43
19 Route B Staff Roll « Exhausted »
Composé par Nobuyoshi Sano / Interprété par Eriko Hatsune / Écrit par Sawako Natori
4:05
20 Route C Staff Roll (Takayuki Aihara) 3:48
21 Route D Staff Roll (Nobuyoshi Sano) 3:24
22 Route E Staff Roll (Nobuyoshi Sano) 3:37
23 Eleventh Chapter – Sky (Unpublished) (Takayuki Aihara) 3:27
24 Twelfth Chapter – Closing (Unpublished) (Nobuyoshi Sano) 0:51

The 3rd Birthday Original Soundtrack

Critique de Julien

Pistes coup de cœur :
Dive into Myself – Escape from UB – Brea the Brave

Les bandes originales de la série Parasite Eve se sont toujours inscrites dans un registre très ambiant. Tout en marchant dans les pas de ses aînés, la partition de The 3rd Birthday profite d’une véritable bouffée d’air grâce au style électro-contemplatif de Mitsuto Suzuki. Fidèle à lui-même, son style évasif et lumineux fait mouche à chaque fois et transporte dans des atmosphères tantôt rêveuses avec des pistes comme « Girl in the Dream », tantôt angoissantes, comme le prouvent « Immortality of Time » ou « Wait for the Combustion ». Pour notre plus grand plaisir, le jeune compositeur se montre prolifique et n’hésite pas à élargir son répertoire en réalisant des pistes frénétiques comme la nerveuse « Human seeker -Battle Side- » ou la déroutante « Terminus Zero » et son violon complètement dingue. Plus discret, Sekito signe tout de même quelques pistes très réussies comme les apaisantes « Angel’s Time » et « dayDreamer » ainsi que des passages plus entraînants comme « Time of Insanity » et « Triumph of Wing », dans laquelle se glisse une touche de techno particulièrement exaltante.

La vétérante Yôko Shimomura ne compose quant à elle qu’une petite poignée pistes originales, essentiellement des thèmes de combats furieux et entraînants dont elle seule a le secret ! Que les amoureux de la compositrice se rassurent, une bonne dizaine de reprises du premier Parasite Eve interviendront dans la playlist, reprises au demeurant très réussies (notamment l’excellente « A Piece of Remain ») et partagées entre les trois compositeurs. La très moyenne « Escape from UB » du premier épisode se retrouve d’ailleurs complètement sublimée dans un arrangement électro-épique signé Sekito et Suzuki. Les très cultes « Primal Eyes» et « Theme of Aya » sont quant à elles reprises avec brio par Shimomura elle-même, qui sera également arrangée par Tsutomu Narita de Dog Ear Records sur la longue et nostalgique « The End -Back to the Beginning- », reprenant superbement « Someone calls me…, Someone looks for me… » et le thème principal du tout premier Parasite Eve.

Équilibre savoureux entre musiques planantes, ambiances angoissantes, pistes d’action et reprises des anciens épisodes, l’alliance des trois compositeurs se solde inévitablement par une brillante réussite. L’éclectisme du trio réussit même à rendre très accessible une bande originale pourtant très ambiante. Une belle démonstration de complémentarité et de talent à ne rater sous aucun prétexte !

Appréciation : Excellent

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Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Dive into Myself, Human Seeker -Battle Side-, Terminus Zero

Voici un jeu que l’on pensait acquis à Yôko Shimomura depuis longtemps. Il est vrai que la compositrice a posé sa patte unique avec une dizaine de pistes de grande qualité, notamment des thèmes de combat particulièrement intenses. Ses reprises discrètes des mélodies du premier épisode sont enrobées dans un formidable habillage électronique. Aucune surprise de ce côté-là : Shimomura est maître de son art. Cette certitude acquise, nous pouvons nous jeter corps et âme dans le gros de la bande originale, signé Mitsuto Suzuki. Il était temps qu’il commence à composer pour un jeu ! Après des années de programmation et d’arrangements, le musicien a enfin pu montrer ce dont il était capable dans The 3rd Birthday. L’univers qu’il y démontre est nettement plus intense que celui de ses compositions en solo, qui est lui planant mais peu varié.

On trouve bien des traces agréables de ce style solo dans certaines pistes calmes, telles que la délicate « Angel’s Time », un peu jazzy (composée avec Tsuyoshi Sekito), ou la plus énergique « Arriving Home ». Nul ne peut également échapper à la magie de « Dive into Myself » et de « Cityscapes », où le violon transmet une ambiance formidablement glaçante. Mais Suzuki laisse surtout éclater son talent dans les fantastiques thèmes d’action, chargés autant en violence qu’en désespoir. L’équilibre est parfait entre les effets électroniques et les orchestrations parfois à grand renfort de chœurs sombres. En cela les deux versions de « Human Seeker » et « Terminus Zero » sont absolument excellentes. Tsuyoshi Sekito a assez rapidement contribué à la bande originale mais ses touches sont souvent appréciables, notamment dans « Ray of Hope » et « Triumph of Wing » qui s’enchaînent à merveille avec des rythmes électro exagérés insufflant un petit côté old school sympathique. Au final, nous avons là une bande originale copieuse et de grande qualité, avec quelques passages à vide mais des compositions remarquables pour les compenser !

Appréciation : Très bon

The Last Story Original Soundtrack

Critique de Clément

Fiche de l’album

The Last Story Original Soundtrack

Pistes coup de cœur :
Lost Times – Dance of Death – Toberu Mono

L’univers de The Last Story est plutôt sombre, parfois mélancolique ; les terres se meurent, la guerre fait rage. A l’image du jeu, l’ambiance générale des trois disques est ainsi très pesante. A l’exception de la très lounge « Being Congenial » et de la drôlissime « Meowmeow~ », tout est triste, sombre ou mystérieux. Ou les trois réunis. Les envolées mélodieuses pourtant chères à Nobuo Uematsu font ici place à des thèmes plus pensés pour coller à l’action du jeu. Alternant entre rythmes guerriers et moments de tension, un bon nombre de compositions accompagnent le joueur sur le champ de bataille de manière magistrale, grâce notamment à des cuivres et des violons très présents. Bien sûr, ces musiques perdent un peu de leur impact lors d’une simple écoute, et beaucoup de pistes se ressemblent, rendant le tout est un peu étouffant à la longue. Un rapide mot sur le main theme du jeu : s’il propose quelques passages génialement épiques, sa construction ressemble plus à un medley mal arrangé. Bizarre, et dommage.

Malgré tout, le compositeur nous a sorti quelques pistes dont il a le secret. Pépite parmi les pépites, « Toberu Mono » est dans la droite lignée des chansons composées par le moustachu. La voix de Kanon et les envolées lyriques nous emportent dans un extraordinaire monde éthéré. Bien que minoritaires, on trouve également ça et là quelques pistes rock démentes, notamment « Dance of Death » (elle vient de Final Fantasy VII !) et « The One Ruling Everything » qui propose sans doute la meilleure intro de tous les temps. Bien sûr, des thèmes simples et touchants sont aussi de la partie, bien qu’on en dénombre assez peu là encore. Impossible de rester de marbre devant la tristesse glaçante du piano de « Lost Times », ou la balade proposée par les couleurs automnales de « Timbre of the City ». Faire des choses simples mais les faire bien, voilà la grande force de Uematsu.

Bon

God Eater Original Soundtrack

Critique de Olivier

Pistes coup de cœur :
God and Man Vocal Ver. – Ephemeral Wish – Deo Volente

Après avoir entendu l’OST de Tales of Legendia, on pensait connaître le style de Go Shiina, à savoir un cocktail détonant entre musique orchestrale et jazz, rock, fusion. Pourtant, à la première écoute, la bande-son de God Eater a de quoi dérouter même les oreilles averties.

Dès les premières pistes, pas de doutes, on a bien affaire à du Go Shiina : la mélodie de l’orchestrale «Tearing Up the Storm» et la jazzy «Adult Time -Romance Mix-» semblent tout droit exportées de Tales of Legendia, mais la qualité étant similaire, ce n’est pas vraiment un problème. C’est à partir de la 5è musique du premier CD que Shiina commence à se lâcher, et part dans un trip orchestral expérimental encore plus poussé qu’auparavant, imposant des voix auto-tunées sur beaucoup de pistes. Les allergiques à ce procédé, avec lequel il s’amusait déjà sur l’étrange «Short Circuit» de ToL, devront prendre leur mal en patience tout au long de cette OST.

«Gods’ Table», dans laquelle se mélange orchestre, gros beat techno, voix auto-tunée et une sorte de chœur tribal, témoigne de la furie créative du compositeur, qui pourra paraître indigeste pour certains. Cette créativité, il en fait preuve autant dans la composition et le choix des instruments que dans le mixage, comme par exemple sur la magnifique «Ephemeral Wish», où il rajoute un effet de vieux gramophone par-dessus le piano, puis le retire pour laisser éclater la mélodie, le piano étant rejoint par le reste de l’orchestre : le résultat est saisissant.

Au long de ces deux disques, Shiina brasse de l’orchestral, du jazz, de l’éléctro, du (j-)rock symphonique (la un peu kitsch mais prenante «No Way Back») et même du flamenco («Flame Dance») et une bonne dose de world music, et fait preuve d’une grande diversité dans l’instrumentation et les types de chants. Tout en restant cohérent, mélodique et thématique. A ce propos, la chanson thème du jeu «God and Man Vocal Ver.» qui clôt le premier CD, superbement interprétée par Donna Burke, s’impose à mes oreilles comme l’une des ses plus belles et émouvantes compositions.

Pour pinailler un peu, on peut pointer le fait qu’il y a peut-être un peu trop de reprises dont les arrangements ne sont pas flagrants sur le deuxième disque, et que Shiina en fait parfois un peu trop, notamment sur l’utilisation des voix auto-tunées. Quoi qu’il en soit, sans être autant un chef d’œuvre que l’OST de Tales of Legendia, celle de God Eater est l’une des meilleures de l’année 2010 : variée, surprenante et bénéficiant de la puissance de l’orchestre (d’ailleurs, «Deo Volente» !), elle nécessite plusieurs écoutes avant de pleinement s’apprécier et confirme que Go Shiina est l’un des plus créatifs et talentueux compositeurs japonais de ces dernières années. Allez, qu’on lui confie des projets d’un peu plus d’ampleur qu’un Tales of ou un Monster Hunter-like sur portable !

Appréciation : Très bon