Basiscape à l’œuvre sur Grand Knights History (PSP)

Logo de Basiscape

Récemment dévoilé, le prochain jeu du studio japonais Vanillaware s’intitule Grand Knights History et est prévu sur PSP pour le courant de l’été au Japon. Comme les précédents titres du développeur, Odin Sphere (PS2) et Muramasa: The Demon Blade (Wii), c’est le studio Basiscape de Hitoshi Sakimoto qui prendra en charge la partie musicale. Sakimoto étant crédité en tant que «producteur sonore», il y a fort à penser que les musiciens de son agence participeront activement à la bande originale.

Deux premiers extraits musicaux sont disponibles sur le site officiel du jeu. L’un d’eux montre que Basiscape n’a pas hésité à intégrer des éléments de rock, là où Odin Sphere était uniquement orchestral. Si Basiscape pouvait reproduire leur coup d’éclat de l’album arrangé d’Etrian Odyssey III, ce serait une excellente nouvelle !

Opoona Original Soundtrack

Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Blue Desert Hotel – Matia Mine – The Village Without Memories

Il aura fallu trois ans d’attente pour avoir enfin cette bande originale qui apparaît clairement comme l’une des plus grandes réussites de Basiscape de ces dernières années. Si les choses s’améliorent depuis peu, les collaborateurs de Hitoshi Sakimoto ont souvent tenté de copier leur mentor sans vraiment apporter leurs propres particularités. Opoona était donc un vrai soulagement, le studio s’étant plié en quatre pour offrir à ce jeu des musiques qui collent non seulement à son univers mais l’enrichissent absolument. L’ambiance électronique et planante de la plupart des pistes est magnifiée par l’intervention toujours judicieuse d’instruments acoustiques tels que le violon, le hautbois, la guitare ou la flûte. Dans plus d’un morceau, ces solos surprennent par leur justesse, ne serait-ce que la guitare légère et le violon éblouissant dans «The Village Without Memories» de Noriyuki Kamikura ou le hautbois élégant dans «Blue Desert Hotel» de Masaharu Iwata, arrangé par Mitsuhiro Kaneda.

Il faut dire que tout le monde compose, s’arrange soi-même ou arrange les autres pour un résultat éclectique et maîtrisé du début à la fin. Si les morceaux véritablement mémorables sont peu nombreux et s’il y a quelques passages moins intéressants, Opoona est un de ces albums qu’on écoute entièrement avec plaisir grâce à sa richesse et ses nuances. Et surtout, on n’a pas l’impression d’écouter une n-ième orchestration à la Sakimoto. Seules quelques pistes s’y tiennent, dont le thème principal, mais toujours dans l’esprit malicieux du jeu (il y a même la «Danse du sabre» dans le thème de combat). Si vous avez perdu confiance en Basiscape, cette bande originale mérite réellement d’être écoutée.

Appréciation : Très bon

Sekaiju no Meikyû III Super Arrange Version

Etrian Odyssey 3 Super ArrangeAprès plusieurs collaborations fructueuses aux côtés de Norihiko Hibino notamment, le compositeur Yûzô Koshiro a cette fois-ci décidé de faire appel au collectif Basiscape pour réaliser l’album arrangé du troisième épisode de la série Etrian Odyssey. C’est tout naturellement Hitoshi Sakimoto, fondateur de Basiscape, qui a supervisé le projet, Koshiro et lui étant des amis de longue date. Sakimoto a confié la direction de la musique à Noriyuki Kamikura, qui a par la même occasion signé la plupart des arrangements.

Dans mes critiques, j’essaie généralement de ne pas trop m’emporter pour préserver toute ma crédibilité. Je suis désolé, mais dans le cas de cet album, ça ne sera pas possible. Et tenez, je vais commencer fort en affirmant qu’il s’agit là d’un des meilleurs albums arrangés de jeu vidéo jamais produits. L’équipe de Basiscape, dirigée par l’excellent Noriyuki Kamikura, a réussi un coup de maître en restant fidèle à l’esprit des compositions originales de Yûzô Koshiro pour Etrian Odyssey tout en leur insufflant un raffinement absolument exceptionnel dans les arrangements et l’interprétation. Quelques pistes à peine sont en retrait, mais restent de très bonne qualité malgré tout. C’est par exemple le cas du «Labyrinth II» assez ordinaire de Kimihiro Abe malgré un violon virtuose dans la deuxième partie. Bien que guilleret, le deuxième thème de village (piste 7) me semble également un peu déplacé par rapport au reste de l’album. Ce sont là mes seules réserves. Le reste est époustouflant.

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Akumajô Dracula Tribute Vol.2

Critique de Clément

Pistes coup de cœur :
The Sinking Old Sanctuary – An Empty Tome – Finale

Après un premier volume encourageant, ce second album d’arrangements change de cap et s’oriente vers des compositions plus douces. Dominés par les instruments acoustiques, les morceaux dégagent une impression de sérénité, voire parfois de relaxation contemplative. Lorsque Tanioka et Kouda nous baladent au son mélodieux de leur piano, nimbé de mystère, AKANE et Kiyota nous amènent dans un monde fragile et planant, porté par une touche électro d’un côté, et la voix mélancolique de chœurs féminins de l’autre. Azusa Chiba de Basiscape nous gratifie quant à elle d’une surprenante version de « The Sinking old Sanctuary », partant d’un ton grave et impénétrable pour évoluer pas à pas vers une promenade aux accents enjoués, mais toujours mystiques. En tout cas, si le premier volume était plutôt inégal, celui-ci est beaucoup plus homogène. Difficile de trouver un morceau clairement en dessous des autres, même si, comme Jérémie, j’aurais tendance à pointer Kikuta du doigt. Pas trop fan non plus de la piste d’Eriko Imura, un poil insipide. Mais qu’on se le dise, c’est uniquement parce que le reste est très bon que ces deux là semblent pêcher.

Car effectivement, quand Hamauzu décide d’utiliser le violon d’une façon aussi tragique et déchirante, tout semble passer au second plan. Je n’en attendais pas moins d’un tel génie, mais il n’est pas le seul à éclabousser l’album de son talent. Hideki Sakamoto donne au morceau qu’il arrange une telle limpidité, une telle énergie naturelle… C’est aussi la piste la plus rythmée du CD, elle apporte un peu de fougue et d’énergie à l’ensemble ! C’est d’ailleurs la seule petite réserve que j’émettrais quant à cet album : ça manque de pêche. Non pas que les musiques calmes me dérangent, au contraire, mais, au vu de certains décors majestueux de la série, je m’attendais à quelques morceaux un peu plus spectaculaires. Je ne boude cependant pas mon plaisir car nous sommes ici en face d’un album très agréable et propice à l’évasion.

Appréciation : Très bon
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Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
The Lost Portrait – Concert Hall without Applause – Finale

Là où le volume 1 connaît des hauts et des bas, le volume 2 de ces hommages à la série Castlevania nous offre un univers musical plus homogène. La qualité reste en effet constante du début à la fin, les reprises oscillant entre le bon et l’excellent. Cette fois-ci, les styles sont plus proches et ont pour particularité de retenir des caractéristiques communes telles que l’utilisation d’instruments acoustiques délicats et de chants mélodieux. C’est curieux à dire, mais ce volume donne une impression plus féminine, ce qui est finalement plutôt normal quand on voit que 9 des 13 arrangeurs sont effectivement des femmes. Chacune affirme son identité musicale dans une ambiance douce mais toujours légèrement voilée, mystérieuse. Le seul morceau vraiment énergique est signé Hideki Sakamoto, qui a choisi de laisser éclater le violon et le piano, mais il est suivi de près par le rythme savoureux d’Eriko Imura sur une mélodie déjà fameuse de Michiru Yamane, et la guitare acoustique éblouissante de Soyo Oka.

Retrouver les styles des compositeurs est un vrai plaisir, notamment dans le cas d’AKANE (électro planante à la Panzer Dragoon), Maki Kirioka (toujours plein de malice), Manami Kiyota (et ses chœurs mystérieux) ou Haruka Shimotsuki (fidèle à elle-même, sa voix adorable). Masato Kouda et Kumi Tanioka ont tous les deux mis à contribution leurs talents de pianistes dans deux pistes douces et mélancoliques, tandis que Masashi Hamauzu y a ajouté violon et violoncelle pour un résultat déchirant de beauté. Une mention spéciale pour Yoshino Aoki, qui nous propose une chorale magistrale qui compense ses instruments un peu trop synthétiques. Le seul à faire pâle figure est Hiroki Kikuta, peu inspiré dans ses orchestrations malgré des pauses légères réussies. En fin de compte, toutes les pistes sont belles et élégantes, faisant de ce volume un agréable voyage dans les décors romantiques de Castlevania.

Appréciation : Très bon