Radiant Historia marque la première collaboration entre Atlus et Yôko Shimomura, une collaboration qui a donné l’occasion à la compositrice de s’adonner à l’un de ses exercices préférés : écrire des musiques pour un RPG de style fantasy traditionnel. De plus, comme il s’agit d’un jeu totalement nouveau, elle a pu travailler sans vraies contraintes. À partir de la thématique du voyage dans le temps qui est au centre de l’histoire du jeu, Shimomura a imaginé à quel point ce type de voyage pouvait être mystérieux, voire inquiétant, et a de ce fait orienté sa bande originale vers une ambiance triste. On reconnaît sans peine son style orchestral habituel, ici uniquement synthétique. Il est agrémenté de quelques touches exotiques à base de guitare ou de flûte, mais aussi de quelques morceaux d’ambiance plus surprenantes, notamment avec la présence de piano. Du côté des thèmes de combat, la compositrice a voulu les rendre assez distinctifs en les renforçant avec des instruments notables, tels que le violon dans « The Edge of Green » ou l’orgue dans « The Red Locus ».
Yôko Shimomura a elle-même proposé aux développeurs d’ajouter une chanson thème dans leur jeu. Intitulée « -HISTORIA-« , elle est interprétée dans un style entraînant par Haruka Shimotsuki. Les deux femmes se sont rencontrées quelques années plus tôt, lors de la production de l’album murmur de la chanteuse Chata, sur lequel Shimotsuki s’occupait des chœurs. Même si cela remontait à un certain temps, Shimomura a tout de suite pensé à elle pour Radiant Historia.
Critique, par Olivier
Après une grande forme sur Birth by Sleep et Last Ranker, Yôko Shimomura s’est de nouveau vue confier les musiques d’un RPG sur console portable. Si le travail est encore une fois de qualité, il est cependant loin d’être aussi enthousiasmant que celui produit pour les deux jeux précédemment cités. L’univers musical de Radiant Historia est assez magique, et combine le côté aventureux et mystérieux de celui de Legend of Mana avec la malice de celui de Kingdom Hearts. Et exit l’orchestre et les instruments acoustiques de Last Ranker : on retourne aux sonorités orchestrales synthétiques habituelles de Shimomura. On obtient donc de jolies musiques, mais qui donnent tout de même une impression de déjà-entendu, notamment les thèmes de combats, dans lesquels la compositrice nous ressort encore sa rythmique typique et son instrumentation habituelle, à savoir piano, violon, orgue, cuivres. Quand j’entends « The Edge of Green » – dont le violon fou est tout de même un véritable plaisir -, j’ai immédiatement des images de combats à coups de keyblade qui me viennent en tête …
Au niveau des rares surprises, on peut noter « The Melody Connecting the World », une réminiscence du thème ambiant et planant de la carte de Legend of Mana, et l’efficace chanson de fin, à la fois entrainante et un poil nostalgique. Au final, je n’ai pas grand-chose à reprocher à cette OST, si ce n’est que comme pour celle de Heroes of Mana il y a quelques années, Shimomura donne l’impression d’avoir enclenché le mode automatique. Mais bon, du Shimomura en mode automatique, ça reste quand même de la bonne musique.
Avis : Bon
Coups de cœur :
- The Edge of Green
- The Melody Connecting the World
- HISTORIA
Bande originale de Radiant Historia sur DS.
Date de sortie : 15 décembre 2010
Prix : 3150 yens
Référence : KDSD-00408 (publié par TEAM Entertainment)
Composition : Yôko Shimomura
Interprétation : Haruka Shimotsuki