Soukaigi Original Soundtrack

Bande originale de Soukaigi sur PS1.

Date de sortie : 11 juin 1998
Prix : 2039 yens
Référence : SSCX-10017 (publié par DigiCube)

Composition et arrangements :
Hiroki Kikuta
Interprétation :
Kotomi Kyono


Soukaigi est le dernier travail réalisé par Hiroki Kikuta en tant qu’employé de Squaresoft, qu’il quitta la même année pour fonder son studio Sacnoth. Cette œuvre se distingue particulièrement des autres bandes originales de Square car il s’agit de la première, et pour l’instant de la seule, à n’avoir que des pistes jouées par de vrais instruments. Malgré le faible nombre de morceaux et la courte durée de certains d’entre eux, un tel luxe a permis à Kikuta de s’exprimer dans des registres variés. Des ensembles de cordes émouvants de « Ancient Power » ou « Broken Memory » au rock déchaîné de « Energy » et « Regret » en passant par les ambiances ethniques de « New Day » et « Labyrinth », l’auditeur est promené dans une ambiance sonore riche et constamment renouvelée.

À l’instar des précédents travaux de Kikuta, la musique de Soukaigi est imprégnée du style très particulier du compositeur. Les dissonances de certaines pistes ou l’usage de batteries puissantes et entrainantes en sont la preuve. Soukaigi est également l’un des premiers RPG à avoir utilisé la voix humaine pendant les phases de jeu. Ainsi, la mélodieuse « Quake » accompagne souvent les pérégrinations du joueur au cœur de l’univers asiatique du jeu. Quant à la chanson thème « Lovely Strains », celle-ci est interprétée par l’actrice Kotomi Kyono, qui double également l’un des personnages principaux du jeu.

Liste des pistes

Disque 1 (durée totale : 50:58)

01 Ancient Power 4:03
02 Angel’s Fear Again 1:01
03 Quake 2:53
04 Fire Wire 2:53
05 Strange Promise 2:49
06 New Day 2:52
07 Absolute Lady 2:45
08 Riot Emotion 3:12
09 Sign 2:59
10 Frequency 2:37
11 Labyrinth 2:35
12 Broken Memory 4:12
13 Energy 3:16
14 Die On Destiny 2:39
15 Regret 3:08
16 Lovely Strains
Chant : Kotomi Kyono / Paroles : Yuki Kitayama
5:26
17 Silence 1:38

Critique : Dark Souls Soundtracks

La suite de Demon’s Souls appelant une bande-son uniquement orchestrale pour s’accorder au jeu, l’annonce de Motoi Sakuraba à la composition laissait craindre le pire. En effet, ses derniers travaux démontraient un manque d’inspiration de sa part pour les pistes orchestrales, dans lesquelles, trop souvent, il noyait tout semblant de mélodie sous une avalanche de cuivres pompeux plutôt désagréable pour les tympans (cf. l’OST de Star Ocean 4 qui regorge de ce genre de choses). Mais, étonnamment, le travail livré ici – pourtant le plus sombre de sa carrière – est beaucoup plus appréciable. A cela deux raisons : premièrement, tout est véritablement orchestré ce qui donne des compositions moins lourdes, les cuivres retrouvant un niveau sonore plus « naturel » et n’étouffant plus le reste, et deuxièmement, Sakuraba semble avoir été plus inspiré en cherchant se rapprocher du style de Shunsuke Kida et à coller à l’esprit de la série. L’intro et la superbe musique du lieu central « Firelink Shrine » ont d’ailleurs un style et une construction similaires à leurs homologues dans Demon’s Souls.

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Hiroki Kikuta de retour sur la série Shining

Après avoir signé la bande originale de Shining Hearts il y a quelques mois, le compositeur Hiroki Kikuta offrira de nouveau son talent pour le prochain épisode de la série de Sega, à savoir Shining Blade. Aucun site ou bande annonce n’ayant encore été mis en ligne, il faudra faire preuve de patience avant de pouvoir écouter les premiers travaux de Kikuta pour ce nouveau projet.

Je profite de cette information un peu courte pour rebondir sur un autre sujet lié à Hiroki Kikuta. Peut-être connaissez-vous les ouvrages Pix’n Love, ces « mooks » dédiés principalement au retro-gaming ? Eh bien il se trouve que le quinzième tome s’intéresse justement au travail de Kikuta qu’il l’a rendu célèbre dans le monde de la musique de jeu, je veux bien sûr parler de Secret of Mana. À travers les 8 pages consacrées à cet article, on découvre des informations aussi nombreuses qu’intéressantes sur le parcours de Kikuta, son rapport avec la musique, sa manière de composer ou encore la manière dont il a approché ce premier travail pour le jeu vidéo. Je ne saurais que trop vous conseillez d’y jeter un œil si vous vous intéressez à la carrière de ce compositeur, aux musiques de la série Seiken Densetsu, ou plus largement, à la manière dont les compositeurs appréhendaient la musique à l’époque où les consoles étaient beaucoup plus limitées d’un point de vue technique. Pour commander ce tome 15, rendez-vous sur le site officiel de Pix’n Love.

Source : Andriasang

Zorya, l’album solo du compositeur de Machinarium

Certains d’entre vous connaissent sûrement le jeu Machinarium, sorti en 2009 sur PC. Au-delà de son style graphique si particulier, sans doute avez-vous remarqué la bande originale ambiante tout à fait unique, signée du compositeur tchèque Tomáš Dvořák. Dix ans après son premier album, Pocustone, Dvořák vient de sortir sous son pseudonyme Floex un nouveau disque de ses compositions personnelles, intitulé Zorya, du nom des déesses gardiennes nocturnes de la mythologie slave. Ses 14 pistes majoritairement instrumentales explorent un style ambiant, parfois minimaliste, dans des ambiances de plus en plus denses. Vous y trouverez même deux chansons, l’une en anglais, l’autre en italien. L’équipe de Musica Ludi se joint à moi pour vous inviter chaleureusement à l’écouter. Vous pouvez l’écouter en ligne sur son Bandcamp ainsi que l’acheter au format physique ou numérique. La piste « Casanova » est disponible en téléchargement gratuit.

 

Au site IndieGames.com, Tomáš Dvořák a confié : « Cet album couvre une longue période et je suis heureux qu’il soit enfin terminé et que les gens puissent l’écouter ». La composition la plus ancienne, « Petr Parléř », remonte en effet à 2004, mais il s’agit de l’une des pistes les plus expérimentales de l’album, dont le style reste le plus souvent doux et contemplatif. L’une des particularités de Zorya est qu’il semble raconter une histoire. Ce n’est pas toujours un hasard, notamment dans le cas de « Forget-me-not », basée sur le motif au piano que Dvořák avait composé pour le court-métrage d’un ami. « Le film […] parlait d’un personnage dont la grand-mère est atteinte d’Alzheimer, raconte-t-il encore. Pour les besoins du film, le motif était assez abstrait au début, mais je l’ai trouvé très prenant et inspirateur. Des fois, il suffit de petites choses pour déplacer des montagnes, créativement parlant ».

S’il y a des chants diffus dans certaines pistes, Zorya compte deux vraies chansons, « Precious Creature » et « Nel Blu ». La première, à laquelle Dvořák prête également ses talents de clarinettiste et de saxophoniste pour l’accompagnement minimaliste, est interprétée par James Rone, à la voix mystérieusement androgyne. Le résultat est fascinant, non sans rappeler certaines chansons théâtrales de Philip Glass. Dans un genre beaucoup plus aérien, le compositeur s’est rendu à Milan pour enregistrer « Nel Blu » avec le duo italien Musetta. Impossible de ne pas se laisser emporter par la progression de plus en plus intense et par la voix suave et nostalgique de Marinella Mastrosimone. Je me vois obligé d’avouer qu’il s’agit de ma préférée de l’album.

Notez que la bande originale de Machinarium est également disponible sur son Bandcamp, avec la possibilité de télécharger un EP bonus gratuitement.