Ravel, Debussy et Michel Polnareff
Nobuo Uematsu énumère ses sources d’inspiration, la musique médiévale européenne, Ravel, Debussy, mais aussi des Français contemporains: Michel Legrand pour Les Parapluies de Cherbourg et le thème musical du film Eté 42 pour lequel il a été oscarisé (...)
Ça c'est assez intéressant je dois dire, même si j'ai tout de même un peu de mal à déceler l'héritage harmonique d'un Debussy, d'un Ravel, voir d'un Legrand dans le langage de Uematsu (y compris dans des morceaux comme l'excellent "Cave" de Blue Dragon, ça me semble pas franchement manifeste). Sur le plan de la correspondance dans les types d'accords, les liens avec Polnareff (ainsi qu'Elton John qu'il cite souvent comme référence) m'apparaissent un peu plus évidents pour le coup. Après peut-être cite-t-il ces influences sur la base d'autres critères que le strict plan de l'harmonie c'est très possible.
En revanche ça ne m'étonne pas vraiment qu'il ait l'air de pas mal connaître la culture française; dans les années 60-70, les japonais étaient assez férus de ce qui se faisait en France (encore aujourd'hui d'ailleurs, les nombreuses rééditions dans le domaine des musiques du cinéma français, par exemple, se vendent toujours très bien chez les japonais de 50-60 ans)... C'est juste un peu dommage que ça se soit perdu chez la nouvelle génération nippone, les moins de 30 ans (globalement beaucoup moins cultivés et curieux que leurs aînés à mon avis),... mais ça c'est d'ailleurs valable pour ce qui est de leur propre culture: va parler de Takemitsu, Mayuzumi, Masaki Kobayashi ou Mikio Naruse à un jeune jap' lambda de moins de 30 ans, y'a peu de chances qu'il sache de quoi tu lui causes (eux ne connaissent plus que les shonens et les héros de jeu vidéo).