Pour être sérieux, Beyond, je l'ai trouvé absolument consternant. Le scénario est d'une nullité sidérante, les dialogues sont à frémir de honte. Je ne suis pas allé très loin dans le jeu, mais je n'en peux déjà plus, c'est au-dessus de mes forces. Je ne terminerai pas ce jeu. C'est le chapitre chez les SDF qui m'a achevé, avec sa mise en scène d'un ridicule abyssal et sa niaiserie absolument insupportable.
J'ai parcouru l'interview de Télérama, il n'y dit clairement pas que des âneries, bien au contraire. Mais j'ai l'impression que dans sa furieuse croisade contre ce qu'il appelle le "syndrome Peter Pan", il rate complètement ce qui est en train de se passer de l'autre côté du jeu vidéo, sur la scène indé notamment. Il nomme seulement Journey et The Walking Dead, mais on pourrait en citer encore tellement d'autre ! Papo & Yo, Limbo, Brothers: A Tale of Two Sons, The Unfinished Swan, Dear Esther, Gone Home... et j'ai même envie de citer aussi The Last of Us. Tous ces jeux sont plus ou moins réussis, mais ils font au moins de vraies propositions de narration novatrices. Cage n'est pas tout seul à vouloir faire des jeux vidéo "adultes", loin de là.
Qui plus est, son dernier jeu s'avère être l'exact anti-thèse de ses ambitions. Anti-immersif au possible, d'une incroyable immaturité, plein de larmoyance déplacée et de violence gratuite... Je vous renvoie vers
cette critique du jeu, qui résume très bien ce que je pense du jeu et de ses énormes incohérences et faiblesses.
Et je suis d'accord Olivier : sa vision pour le moins simpliste de la musique de jeu est symptomatique d'un type dont les analyses sont souvent très légères, et dont les propositions artistiques manquent singulièrement de chair ("on aime pas ce que tout le monde fait dans le JV, alors à la place, on va faire ce que tout le monde fait dans le cinéma !"). D'ailleurs la musique de Beyond est... nulle, pour être poli. La plupart des musiques auraient sans problème pu être interverties avec celles d'Assassin's Creed III, je n'y aurais vu que du feu. Plus générique et insignifiant, tu meurs.