Final Fantasy XIV ARR Original Soundtrack (2/2)

Après une première balade à dos de chocobo la semaine dernière, me voici de retour pour pour vous guider en Éorzéa une seconde fois. Aujourd’hui, on va s’intéresser à la deuxième partie de la bande son, de la piste 61 à la piste 120*. Si notre voyage nous avait fait traverser le Thanalan, la Noscea et Sombrelinceul la dernière fois, cette fois-ci direction le Coerthas et Mor Dhona. De même, si notre aventure nous avait emmené auprès d’Ifrit, aujourd’hui ce sont d’autres ennemis et endroits redoutables qui nous attendent. Faisons fi des VST, et en selle. Kweh !

Choco

La route des aventuriers d’Éorzéa est parsemée d’obstacles de plus en plus difficiles à franchir. Si Ifrit est le premier vrai gros boss du jeu, Titan est le suivant. L’affrontement contre ce géant des roches est divisé en cinq phases distinctes et chacune d’entre elles à le droit à une piste. En réalité, ce sont cinq variantes du même thème, chacune étant plus étoffée que la précédente. L’apogée est atteinte dans « Under the Weight », véritable étouffoir hard rock dont les première notes donnent des cauchemars à ceux ayant du mal à résister à la frénésie du combat. Tout à fait jubilatoire mais pas particulièrement mélodieuse, ni raffinée, cette chanson est néanmoins l’un des moments forts de la bande son. Vous pouvez d’ailleurs en consulter les paroles ici. Une fois Titan vaincu, il est temps de partir pour les terres enneigées du Coerthas et d’y rencontrer des mélodies fatalement plus froides, mais aussi plus mystiques. Les choeurs et l’orgue de « Fealty » donnent à la piste une dimension assez majestueuse, alors que les cordes graves et les cloches lointaines sont plus inquiétantes, comme si une tempête de neige menaçait de tout balayer. Les quelques (courtes) musiques de donjons trouvables dans la région suivent la même tendance, tantôt imposantes, tantôt mystérieuses. La tempête, elle arrive un peu plus loin dans la bande son, et elle s’appelle « Fallen Angel », a.k.a. le thème de Garuda. Composée à l’origine pour la v1, cette piste a eu un tel succès que l’équipe musicale a décidé de la ré-utiliser telle quelle. Moins éprouvante que le thème de Titan, « Fallen Angel » est en contrepartie plus mélodieuse, presque ensorcelante parfois, tant grâce à ses « ha, ha, ha » qu’à ses petits riffs secs de guitare.

Après Garuda vient le temps d’explorer la dernière zone du jeu, Mor Dhona. Il s’agit également d’une zone enneigée, mais surtout imprégnée de magie et parsemée de ruines d’une ancienne civilisation, comme viennent en témoigner le rythme lent, les voix et le lourd piano de « Intertwined ». C’est aussi un endroit prisé des aventuriers, d’où l’allant des cuivres de « Frontiers Within ». Je passe rapidement sur les deux dernières variantes du thème des combats car elles n’ont malheureusement pas plus d’intérêt que les autres. En revanche, le thème « A Fell Air Falleth » qu’on peut entendre dans les donjons est beaucoup plus réussi à mon goût : plus tendu, plus homogène. Ah et puis ces violons virevoltants en arrière-plan… Les musiques de donjons, justement, sont assez frustrantes. Elles sont pour la plupart réussies mais sont extrêmement courtes et n’ont donc pas le temps de se développer. C’est dommage, surtout quand on écoute le piano et les voix en apesanteur de « Through the Gloom » ou la harpe légère de « A Tonberry’s Tear ». Quelle frustration !! Heureusement, « Good King Moggle Mog XII », avec ses faux-airs de L’étrange noël de monsieur Jack et ses petites voix de mog espiègles, a vite fait de nous redonner le sourire et apporte un peu de fraîcheur dans cette deuxième moitié de la bande son qui, vous l’aurez compris, est beaucoup plus sérieuse que la première. Et pour cause, toutes ces pistes nous rapprochent inexorablement du niveau 50 et de la « fin » du jeu.

TitanGaru

Le niveau 50 marque en effet une vraie rupture ; c’est le niveau maximum et il donne accès aux dernières zones et derniers combats qui, naturellement, ont droit à des thèmes tous plus travaillés les uns que les autres. La fin de la bande son est donc une petite orgie de thèmes épiques, à commencer par les thèmes de la Tour de Cristal dont les mélodies devraient rappeler des souvenirs aux fans de FFIII. Vient ensuite la marche héroïque « Defender of the Realm » jouée lors des scènes dans lesquelles votre personnage s’apprête à sauver le monde. Mais ce n’est rien en comparaison de la meilleure piste de la bande son, « Penitus », qui accompagne le dernier donjon. Quatorze (oh !) minutes intenses. Dans un premier temps ces cuivres homériques jaillissants secondés par des percussions au rythme militaire d’abord, guerrier ensuite. Puis cette douce transition vers des sons plus électro et un piano rêveur avant le retour de la batterie, puis des cuivres. On se dit que le morceau est fini, et on a déjà pris une bonne tarte, mais en fait non. Quand débarquent ce clavecin et cette chorale lyrique, lents et angéliques, c’est l’heure du deuxième effet kisscool. Les cuivres font alors leur retour et amorcent la partie finale du morceau, petite apothéose jouissive reprenant le thème principal du jeu. Le bonheur.

Histoire d’en rajouter une tartine, les quelques thèmes de boss qui suivent sont excellents, notamment « Ultima » avec ses chants grégoriens et son rythme tribal, et « Calamity Unbound » avec ses cuivres stressants et ses percus enflammées, puis son thème lumineux qui surgit comme pour raviver la flamme d’un espoir perdu sur le champ de bataille. Soken est vraiment capable de coups d’éclats assez remarquables parfois. Sa version électro-planante de « Answers » (la chanson-thème de la v1) en est un autre exemple. La version électro-vénère n’est pas mal non plus d’ailleurs. Les trois dernières pistes citées sont entendues dans le labyrinthe de Bahamut et, pour une raison qui m’échappe, le thème du dernier boss du dit labyrinthe se trouve en fait être la piste 76, « Thunderer ». Elle est particulièrement imposante. Son rythme lent, l’écho lointain de ses percussions, les roulements de tambours, les chœurs dramatiques : tout évoque un ennemi majestueux et terrifiant mais aussi, encore une fois, le courage procuré par la présence de nos compagnons d’armes à nos côtés.

FFXIVOST

FFXIV : ARR est un sacré voyage. Du désert aux montages enneigées en passant par la mer et la forêt, il n’a de cesse de nous promener dans un univers aux mille couleurs et aux mille dangers. L’aventure, tantôt contemplative, tantôt épique, a inspiré Soken au point de sortir quelques thèmes franchement démentiels. Dommage, alors, que la bande son soit si longue et parsemée de morceaux assez anodins. Sept heures, c’est définitivement un plat trop gros à avaler en une seule fois, même si la richesse du jeu justifie une telle densité ; dommage aussi que le format choisi (Blu-ray) freine les auditeurs potentiels. Le fait d’avoir utilisé des VST ne plaide pas non plus en la faveur des musiques. On regrette souvent l’absence de vrais instruments qui auraient donné un cachet vraiment unique à tous ces thèmes réussis. Peut-être aussi auraient-ils permis de dessiner des contours plus marqués à un « style Soken » qu’on a finalement du mal à identifier. C’est qu’on est en droit d’exiger une qualité absolue au vu du passif de la série. Car ne l’oublions pas : malgré son statut de freak, A Realm Reborn est bel et bien un Final Fantasy à part entière. Alors oui, Masayoshi Soken a accompli sa mission. Ce n’est pas qu’il fera oublier Uematsu (ce n’était de toute façon pas sa prétention), mais il a composé une bande son suffisamment riche et variée pour faire honneur à cette saga légendaire.

Avis : Bon

Coups de cœur :

  • Torn from the Heavens
  • To the Sun
  • On Westerly Winds
  • The Rider’s Boon
  • Primal Judgement
  • Under the Weight
  • Forever Lost
  • Thunderer
  • Penitus
  • Primal Timbre
  • Calamity Unbound

Bande originale de Final Fantasy XIV : A Realm Reborn sur PC, PS3 et PS4.
Date de sortie : 26 mars 2014
Prix : 5250 yens (format Blu-ray)
Référence : SQEX-20016 (publié par Square Enix)
Composition : Masayoshi Soken, Nobuo Uematsu…
Crédits complets sur VGMdb.

* Le disque ne liste que 119 pistes mais il y en a une 120 ème, cachée, qui n’est autre que « Battle on the Big Bridge » !

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